FERUSA
C’est une vague, un marécage envoûtant qui vient nous bercer, nous conter les peurs, les craintes et les désirs. Trois compagnons de voyage : une danseuse, un comédien et un musicien vont traverser par le corps et la voix le chemin vers l’espoir. Celui de renaître. Celui de vivre ensemble. Pour seuls témoins, des suspensions lumineuses et une baignoire guideront le pas dans ce clair-obscur à la temporalité bouleversée.
FERUSA est une odyssée humaine qui amène une curiosité fondamentale : comment dans l’immensité du monde peut s’exprimer l’amour solidaire ?
TOUS NOS CIELS
De 1962 à 1984, plus de 2000 enfants réunionnais abandonnés ou non ont été arrachés à leur île par les autorités françaises et exilés dans des départements victimes de l’exode rural comme la Creuse, le Tarn, le Gers, la Lozère, les Pyrénées-Orientales, l’Hérault. Aussi appelé « l’affaire des Enfants dits de la Creuse », cet épisode de l’histoire française aura marqué une génération d’enfants coupés de leur famille d’origine, de leur culture, se retrouvant dès lors déracinés. Évoluant à travers une forme intimiste, trois comédiennes interrogent la destinée de Valérie Andanson, alors âgée de trois ans lorsqu’en 1966, elle est transférée avec ses cinq frères et sœurs de la Réunion à la Creuse. Entre fiction et réalité, son parcours intime constituera le fil rouge de la pièce, comme un écho à la voix des autres enfants exilés mais aussi à notre propre histoire.
Comment (re)construire son identité quand on a dû oublier ou renier jusqu’à ses origines ?
Quel héritage transmet-on quand on se sent soi-même déraciné ?
Malgré l’exil vers d’autres ciels, que reste-t-il en nous de notre point de départ ?
Le dispositif se veut proche du public, permettant d’évoluer et de s’adapter au sein d’espaces dédiés comme non dédiés ou en extérieurs protégés. Des extraits d’une interview sonore seront diffusés au cours du spectacle, permettant de livrer le témoignage authentique de Valérie Andanson, tout en questionnant la manière dont son parcours individuel fait écho à l’affaire d’État. Par une adresse directe, mêlant narration des faits, incarnation de situations et interrogations personnelles, les comédiennes invitent également à une réflexion partagée sur la manière dont cette affaire questionne notre rapport à nos origines dans la société d’aujourd’hui. Choisir une forme intimiste, c’est une manière d’inviter les spectateurs à une écoute active, une volonté de partager des moments qui permettent, aussi, d’aborder ce sujet avec le sourire.
Extrait
C’est ainsi que très vite, j’ai appris où se trouvait ma place. Loin de la Réunion et loin de ma famille qui s’effaçaient peu à peu de ma mémoire, jusqu’à disparaître complètement. Pourtant, quand j’écoute une musique, j’ai parfois l’impression de retrouver un air que fredonnait ma mère, ou mon père peut-être.
Coproductions
Théâtre de Nîmes, scène conventionnée d’intérêt national – danse contemporaine – art et création, Le Tracteur – Espace de champs culturels et atelier de fabrique artistique en Haute-Garonne, La FEDD – Fédération des enfants déracinés des DROM , le Collectif En Jeux.
Ce spectacle reçoit le soutien d’Occitanie en scène dans le cadre de son accompagnement au Collectif En Jeux.
Soutiens
Département de l’Hérault, La Bulle Bleue, Le Hangar Théâtre, La Cave’ Po, Cie la Grande Mêlée, Le Grand Rond, Kérenez.
En cours de discussion : Ministère des Outre-mer, Domaine d’Ô 3M
VICTORIA
VICTORIA retrace le parcours d’un groupe d’étudiants lors des premières manifestations universitaires qui ont eu lieu avec l’arrivée des régimes totalitaires, dans une Amérique latine en pleine implosion politique et sociale. Ils ont entre 23 et 25 ans et devront affronter la perte de leurs rêves, de leur identité et de leurs proches.
À travers ces destins individuels, la pièce interroge également certains phénomènes de violence et d’injustice sociaux-économiques qui mènent à la montée d’une répression d’État, au sein même de nos systèmes démocratiques actuels.
Ce récit est l’histoire d’une victoire clandestine. Les disparus renaissent ici à la mémoire d’un rêve dont le cœur bat encore aujourd’hui.
La compagnie Ardiente met en lumière l’escalade de la violence orchestrée méthodologiquement au cours des différentes dictatures militaires dans le cône sud de l’Amérique latine dans les années 70 et 80. La pièce intègre des témoignages de Victoria Baglietto, du collectif argentin NIETES, mais aussi de proches et de parents d’Anahi Guevara qui ont accepté de lui livrer leur histoire.
Les Cartes Blanches sont des projets écrits, mis en scène et joués par les étudiante.s de la promotion 2022.
« Elle est partie avec lui et elle a rien dit
Elle est partie et elle nous a laissé toute sa merde
Il m’a dit votre appartement de merde
Mais moi j’lui dis j’tai pas demandé d’aller dedans
Il était bien content de l’avoir il travaillait pas
J’pense que l’autre il paye la maison et elle
Elle paye tout l’reste pi elle du coup elle a pas une flèche
C’te grosse con tellement elle est con. »
Les Cartes Blanches sont des projets écrits, mis en scène et joués par les étudiante.s de la promotion 2022.
KIIL
« J’ai vu-verrai tout cela… Je l’ai touché ! Nul besoin de fermer les yeux, il fallait tendre la main. Mais vous étiez trop occupé à vous caresser le ventre pour avoir ne serait-ce que l’idée de caresser le monde là-bas, et je ne parle pas de votre « grand-sommeil » à l’emporte pièce ! Je ne veux pas de votre rêve avec code, uniforme et soumission, et puis les pieds nus froids sur le marbre des salles communes ça me file des rhumes. Cet horizon qui se ferme là-bas, je l’ouvrirai. J’inventerai des pays, des terres, des feuilles, et jusqu’aux histoires qu’on se raconte dans les foyers qui germinent au-delà d’ici et partout à la fois. On parle d’un lieu, dans les écrits, à l’Ouest, où la terre n’est pas encore crée. On dit qu’elle évolue en fonction des sentiments de celui qui s’y trouve. Et il s’y crée des collines, des mers, des montagnes, des gouffres, devant nous, seuls, notre paire d’yeux à nous. J’irai, moi, cligner des yeux là-bas. Il paraît qu’on y meurt aussi parfois…»
Les Cartes Blanches sont des projets écrits, mis en scène et joués par les étudiante.s de la promotion 2022.
LA SAGRADA FAMILIA
« Il était
Il n’y avait pas de lumière
Mais les bandes blanches étaient éclairées
Ou alors c’était des néons
En tout cas il y avait son visage. »