Warmup • automne 2022

Depuis quatre ans, Warmup ouvre une fenêtre sur le travail en cours de compagnies de tous horizons. Avant les présentations publiques, pendant une semaine de résidence de création, les artistes se rencontrent dans un climat de recherche et d’ébullition créative, tout en bénéficiant d’un accompagnement en production par le Printemps des Comédiens, dans sa dynamique de structuration d’une filière théâtrale en région.
À chaque édition – l’une pendant le festival, l’autre à l’automne -, ce rendez-vous contribue parallèlement à redéployer la cartographie des lieux partenaires du Printemps des Comédiens, irriguant la métropole, en même temps qu’il tisse des liens partenariaux à l’année à l’échelle nationale.
Warmup… S’échauffer. Pour des compagnies souvent en début de parcours professionnel, mais pas non plus à leurs premiers pas, donner en partage cette « nuit d’avant le jour » revêt une importance : l’enjeu est grand, avec cette inclusion du public dans un travail en cours, parce qu’elle est le lieu d’une porosité qui ne pourra plus exister ultérieurement, un endroit d’échange précieux entre spectateurs et artistes à l’écoute.
Warmup va même plus loin à ce titre – dans la considération de l’importance de montrer des étapes – avec la constitution d’un groupe de public fidèle et bienveillant, « le beau regard », qui discute avec la compagnie à l’issue de la présentation, comme lors d’un bord plateau inversé, où questions et réponses changent de bord, et se détachent de tout objectif ou intérêt, sinon celui d’aider les artistes à prendre le bon chemin dans leur création.

La séance

Cérémonie de désenvoûtement d’un monde spectaculaire en crise
MégaSuperThéâtre, Théodore Oliver

Dans cette cérémonie, les spectatrices et spectateurs sont invités à une séance de désenvoûtement de l’idéologie capitaliste. Et puisque le capitalisme a également ingéré tous les outils du spectaculaire, il s’agit en creux de se poser la question : comment faire ou ne pas faire spectacle aujourd’hui ? Un peu à la manière d’un groupe de parole, MégaSuperThéâtre s’emploie à dévisser les mécanismes de l’efficacité spectaculaire. Avec autant de sérieux que de légèreté, cinq interprètes proposent une expérience cérémoniale : confier nos questions enfouies, partager des aveux, au beau milieu de rituels, parades et autres numéros. Au sein de ce petit cirque humain se jouent toute la fabrique théâtrale propre à la compagnie, son panache et son humour.

Mise en scène Théodore Oliver / Regard dramaturge Yann Basset / Production et Administration Amandine Lemaire / Scénographie et construction Thomas Salabert / Avec Quentin Quignon, Étienne Rey, Chloé Sarrat et Fanny Violeau

Hiérarchie

Mélanie Helfer

Mélanie Helfer imagine sept cellules composant un micro-organisme, une famille, au sein duquel manque la mère. Mues par une velléité de réparation, les cellules s’escriment à comprendre le manque et l’abandon, tentent de s’extraire de la passivité face à la puissance des vestiges. Dans cette lutte avec les non-dits fossilisés, il y va de l’atomisation puis de la reconstruction de l’identité, dans les entrelacs du mouvement et du dire. À mesure que se déploie l’intrigue, le travail chorégraphique sensualise les mondes intérieurs tandis que l’installation plastique qui se construit sous nos yeux, composée de toiles peintes à la main en direct, modélise la restauration intérieure de cette moelle épinière. Une écriture viscérale et chorale, physique et orale.

Conception et mise en scène Mélanie Helfer / Avec Théotime Ouaniche, Théophile chevaux, Claire Freyermuth, Pierre Bienaimé, Adeline Bracq, Camille Grillères et Stan Dentz

La nuit pour voir

Quentin Vigier

C’est à la lecture d’Éloge du risque de la psychanalyste Anne Dufourmantelle que Quentin Vigier, touché par son approche aussi douce que lucide du monde et des rêves, se prend à imaginer une transposition au plateau de ce matériau sensible. Les dimensions fantasmatique, poétique, organique que drainent les rêves, ainsi que notre façon toute personnelle d’agencer les images au sein de notre sommeil creusent le lit du projet de l’artiste, vidéaste avant tout. L’image filmique est ici envisagée comme pouvant prendre en charge l’inconscient d’une situation de plateau, tel un écho, ou un contrepoint. Se construire avec son monde, extérieur et intérieur, sa société, son histoire, sa famille, ses traumatismes et ses désirs, ses insomnies aussi, tel est le fil rouge que tisse La nuit pour voir, toujours à l’endroit d’une pulsion de vie.

Composition musicale, live Félix Dupin-Meynard / Création vidéo et espace scénique Quentin Vigier / Création lumière Germain Fourvel / Création son Tom Ménigault / Création vidéo Quentin Vigier / Avec Viola Baroncelli, Stéphanie Marc et Eliott Le Mouël


Du 19 au 24 septembre 2022

• Festival •
Présentations le 24 septembre 2022

LA SÉANCE

MégaSuperThéâtre, Théodore Oliver
La Maison Louis Jouvet, à 17h

HIÉRARCHIE

Mélanie Helfer, Cie Défenestrée
Hangar Théâtre, à 18h

LA NUIT POUR VOIR

Quentin Vigier
Hangar Théâtre, à 19h

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