VIRGINIA
Virginia est un biopic sur la vie de Virginia Woolf.
Notre histoire commence par la fin.
Virginia Woolf donne une dernière conférence sur son métier avant de se suicider par noyade. Lors de sa mort, elle entre alors dans le monde merveilleux de la rivière où elle est accueillie par deux créatures : Bernard et Percival. Elles sont chargées de lui faire remonter le cours de l’eau afin de l’emmener dans un jardin anglais, où Virginia reposera avec d’autres poètes. Toutes deux usent pour cela de leur pouvoir de transformation en empruntant les visages qui ont peuplé la vie de Virginia Woolf, de son plus proche ami au monstre dont elle cauchemarde chaque nuit. Pour ce faire, Bernard et Percival usent d’une banque de souvenirs qu’ils doivent lui faire revivre jusqu’à remonter au souvenir traumatique du dernier repas partagé avec son frère Thoby. Virginia s’élance alors dans une course folle aux souvenirs qui la mène inexorablement vers la mort, course ultime durant laquelle elle trouve cependant la possibilité de s’échapper grâce à une femme qu’elle invente de toutes pièces : Mrs Dalloway. Cette femme suffira-t-elle à lui rendre la vie ?
La pièce met en relation deux femmes qui cohabitent à l’intérieur d’une seule, ici Virginia. Cette cohabitation, sous les regards protecteurs et amusés de Bernard et Percival, qui tenteront eux de l’aider et de l’accompagner à réconcilier ces deux parties, s’effectue en une course effrénée dans le lit de la rivière. La rivière comme source de vie, flux constant qui, dans l’écriture de Virginia Woolf, signifie : la pensée.
Jess Avril
Me servant à volonté de son écriture, et mêlant la mienne et celle des acteurs à la sienne, je tente de dresser un kaléidoscope de ce qu’est l’œuvre de cette femme pour moi et cherche à poser une question majeure de notre temps : comment faire cohabiter à l’intérieur de chacun.e la création et la vie pratique ?
Selon Virginia Woolf, lorsqu’une femme autrice sera débarrassée des contraintes liées aux conditions de la femme de son époque, un nouveau type d’auteure pourra voir le jour. Il ne s’agit pas d’annihiler en soi la condition féminine, loin de là, mais que cette condition entre dans le courant. Comment préparer le terrain afin d’accueillir ces nouvelles créatures ?
Virginia Woolf, qui n’a cessé d’apporter des éléments de réponse à ces questions, de par ses œuvres et l’organisation de sa propre vie, s’est suicidée le 28 Mars 1941 à l’âge de 59 ans, en se jetant dans la rivière Ouse.
Fascinée par sa vie, j’y vois l’opportunité d’ouvrir ses questionnements, de fertiliser le terrain qui accueillera ces nouvelles autrices et de rendre hommage à cette femme qui a ouvert une voie. Une rivière.
Du 28 novembre au 7 décembre 2022
• Résidence de création •
Écriture : Virginia Woolf et Jess Avril
Mise en scène : Jess Avril
Assistance à la mise en scène : Louise Boullenois
Avec : Maud Gripon, Léo Bahon, Sam Darmet
Conception scénographie & costumes : Loup Milani
Conception lumières : Claire Eloy
Crédit photo : FickR – Tableau de Berthe Morisot – Étude au bord de l’eau (1864)