Création

Pauline COLLIN

INSOMNIE

De violentes chutes de neige, des routes impraticables, un rendez-vous manqué, un hôtel perdu en plein milieu du massif montagneux des Alpes. Une jeune femme se retrouve coincée dans une chambre d’hôtel, sans possibilité de communiquer avec l’extérieur. Du personnel d’établissement et des voisins de chambre étranges, des bruits suspects, une impossibilité à trouver le sommeil. Peu à peu, la jeune femme ne parvient plus à distinguer le jour de la nuit, le rêve de la réalité, ni même à sortir de sa chambre.

Étienne CALOONE

NIKKI,
COUP DE FUSIL

Depuis toujours ils habitent Roubaix. Mais ils n’ont pas vécu la même ville. La géographie les sépare dans le temps et l’espace, même s’ils se réunissent de temps en temps dans le lit trop petit qu’il a gardé de sa chambre de gosse. Le père d’Augustin a du patrimoine. Celui de Nikki n’existe pas. Sa mère croit beaucoup. Celle de Nikki n’en a plus le temps. Il y aurait bien ses sept frères mais ils sont éparpillés un peu partout comme les derniers morceaux d’une carrosserie après l’accident. Elle, vend des fleurs. Lui, vend des montres.

Ils se sont connus au Lycée et aujourd’hui il ne reste plus grand chose de leur histoire – mais le savent-ils seulement ? Et c’est parce que le seul moyen pour redonner un peu de vigueur à un projet qui s’essouffle c’est de le confronter aux autres, que Nikki accepte un dernier repas en compagnie de la famille d’Augustin. Là, depuis toujours et aujourd’hui encore, elles est à la fois l’objet d’une fascination vulgaire et d’un dégoût religieux. Il n’y a que l’ami de la famille qui est différent, le préparateur de couleur, celui qu’on ne remarque pas même s’il vient tous les jours et qui semble regarder tout cela comme de l’extérieur, sans y prendre tout à fait part.

Ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’avec toutes les petites précautions des rituels culinaires et sur la grande table toute pleine de napperons-nénuphars, c’est elle que la famille a prévu de dévorer après l’avoir éparpillée aux quatre coins de la pièce. Et parce que le seul moyen pour résister à la dévoration qui s’est préparée pour elle depuis sa naissance de l’autre côté du boulevard, c’est de l’exprimer. Nikki serre les poings, s’éclaircit la gorge et c’est maintenant que les fusils sont chargés que les têtes vont tomber. Cela s’annonce plein de couleur et très sanglant. Comme la vie.

 

À PROPOS DE LA COMPAGNIE

C’est au cours de leur formation au Cours Florent que Christian Schweda assiste Étienne Caloone à la création sa première première pièce Tempo du Ragazza, inspiré du Decameron de Boccace. Après l’aventure de L’oiseleur, une farce en un acte traitant des rapports du pouvoir à son image et représentée au Festival d’Aurillac en 2019, ils se retrouvent dans le cadre des cartes blanches de l’ENSAD et du Hangar Théâtre pour la création de Kill en 2021 mettant en scène les comédiens de la promotion 2022 du conservatoire national supérieur d’arts dramatiques de Montpellier dans une épopée écrite et mise en scène par Étienne Caloone. Après leur formation à l’ENSAD, Stan Dentz, Adeline Bracq, Théophile Chevaux et Claire Freyermuth les rejoignent au sein de la Compagnie de la Case Fantôme pour la création de leur dernière pièce Nikki, coup de fusil, une tragi-comédie punk inspirée des travaux de Bourdieu et de l’œuvre de Nikki de Saint-Phalle.

Cie Anaïs K

FOLLE ALLIÉE

Imaginez qu’une expérience scientifique puisse scinder votre mental en deux pôles antagonistes.
Deux pôles mentaux incarnés dans deux corps, dans deux vies, dans deux femmes bipolaires enfermées dans un espace inconnu : une chambre psychiatrique ou une boîte de simulation ?
Une expérience mi-réelle mi-virtuelle pour confronter ces deux versions de vous- mêmes et vous confronter à ce que vous auriez pu devenir si un des pôles l’avait emporté sur l’autre.

Folle Alliée est une création théâtrale pluridisciplinaire qui allie l’art à la science pour interroger l’équilibre mental, à travers le prisme de la bipolarité. Cette pièce théâtro-musicale se situe à la lisière du réel, à la frontière entre la réalité, la virtualité et l’imaginaire. Est-ce une réalité augmentée, une illusion, un rêve, une expérience scientifique, le futur, une perception erronée, déséquilibrée, et malade de la réalité ?
À travers ce projet arts et sciences, l’ineffable prend vie. Les secrets que renferment notre corps et notre esprit sont révélés à nos sens par une expression sonore, chorégraphique et visuelle. La technologie numérique offre une immersion dans un cerveau bipolaire réel et fantasmé, où les images tentent de donner une réalité à ces impalpables maux mentaux. L’art prend le relais pour leur donner un écho universel, accessible et nuancé. Dans cette pièce, l’art et la science s’unissent afin d’offrir une réalité inaccessible à nos sens.

À PROPOS DE LA COMPAGNIE

La compagnie Anaïs K., créée en 2019 à Montpellier, centre son action artistique autour de la création pluridisciplinaire (théâtre, musique, danse). Deux artistes en sont à l’initiative : Anaïs Khaizourane, comédienne, violoncelliste et danseuse et Kerena Anka, compositrice et pianiste. De cette collaboration sont nés : Folle Alliée, pièce de théâtre musical alliant science et arts, 9 minutes pour convaincre (spectacle pluridisciplinaire). Fortes de ces premières collaborations, elles développent en 2020 un nouveau projet pluridisciplinaire, un duo musico-théâtral sur les musiques cinématographiques Paris Pourpres et approfondissent le travail mené sur Folle Alliée à travers une collaboration élargie regroupant scientifiques, artiste 3D et vidéaste.

Cie La Chouette Blanche • Azyadé BASCUNANA

PINK!

Une jeune femme gitane est devant vous, et c’est vous qui êtes chez elle, dans ce théâtre où elle fait quotidiennement le ménage, une ancienne chapelle campée au cœur d’une cité qui contient autant de souvenirs que d’histoire(s), autant de mémoire de fêtes que de déception. Les mots qui résonnent sur la scène sont les siens. Ils portent avec force et détermination sa vision du monde et son désir d’ailleurs. Ici, le théâtre, plus que jamais, devient le lieu de la métaphore où l’on peut échapper à sa vie, sortir de ce qu’on croit connaître des autres, réapprendre à écouter, à regarder et à se nommer.

Avec délicatesse, humour et friction, PINK! relate la rencontre fortuite entre trois personnages : une gitane employée de ménage, un comédien aux origines roumaines et une metteuse en scène dépassée par son immersion en quartier populaire. Ensemble, ils tenteront d’écrire l’histoire, celle qui force à franchir l’obstacle d’une rencontre possible entre différentes communautés. Entre fiction et réalité, quotidien et sublime, le spectacle questionne nos préjugés et la construction de nos identités.

PINK! est né d’une résidence artistique au long cours de la compagnie, au cœur de la cité Gély – quartier dont la population est majoritairement gitane – à Montpellier.

 

À PROPOS DE LA COMPAGNIE

Depuis sa création en 2011 à Montpellier, sous la direction artistique de la metteuse en scène et comédienne Azyadé Bascunana, la compagnie La Chouette Blanche, œuvre pour la création de spectacles vivants mêlant théâtre et autres arts (musique, vidéo, photographie..).
Pour sa recherche autour des écritures contemporaines et scéniques, elle privilégie un lien et une collaboration étroite avec des auteurs vivants (Jacques Rebotier en 2013, Amine Adjina , Amer, en 2016 ; François Cervantes Les gens connus en 2014 ….)
Pour nourrir ses créations et réflexions artistiques, la compagnie travaille en lien étroit avec un territoire et ses habitants. Elle a été associée aux Saisons du Lodévois et Larzac à Lodève en 2012-15, à l’Estive Scène Nationale de Foix et d’Ariège en 2016-18. Depuis 2019 la compagnie est en résidence de territoire au Théâtre La Vista-La Chapelle, quartier Gély à Montpellier.

Production : L’Usine à rêve/Cie la Chouette Blanche
Coproduction : Théâtre Jean Vilar – Ville de Montpellier ; Le Sillon, scène conventionnée d’intérêt national Art en territoire – Clermont l’Hérault
Avec le soutien du Théâtre la Vista, dans le cadre de la résidence territoriale 2019-22 de la Cie la Chouette Blanche.
Avec le soutien de la Ville de Montpellier dans le cadre des Résidences d’été au Théâtre La Vista – La Chapelle
Avec le soutien financier de la Direction régionale des affaires culturelles Occitanie, de la Région Occitanie et de la Ville de Montpellier
Avec le soutien du Théâtre La Joliette, Scène conventionnée d’intérêt national Art et création – Marseille ; du Printemps des Comédiens dans le cadre de Warm up ; de l’ENSAD Montpellier ; de La Bulle Bleue – Montpellier ; de la Passerelle – Sète ; du Théâtre des Possibles – Perpignan
Accueil en Studio Libre – Théâtre des 13 vents CDN de Montpellier

 

ENSAD Montpellier • Aurélie Leroux

« Tout est MÉTAMORPHOSES ? »
(Titre provisoire)

C’est à un moment clef de leur chemin que j’ai rencontré les comédien.nes de cet ensemble de l’Ensad. Au dernier tour de leur concours d’entrée. Il y a deux ans. Je me souviens particulièrement encore de leur singularité, et je me souviens de cette sensation qui m’avait fortement habitée en travaillant avec eux, ce « Au Monde » de Vitez, cet appel d’un théâtre qui réagit à son temps.
J’avais été surprise par leurs corps, ce qu’ils portaient, dégageaient, livraient : d’une vitalité sauvage à l’inscription d’une déjà forte expérience. Je me souviens d’un enthousiasme à les imaginer au sein de spectacles, porteurs d’un sacré possible d’humanités, dans ces diverses facettes. Et nous décidions en plus qu’ils seraient quatorze !
Deux années ont passé et c’est avec joie que je les retrouve pour cette création. Deux années où dans ce chamboulement général, j’ai beaucoup pensé à eux, comme à cette jeunesse enfermée à qui l’on peint à longueur de journée un monde sans lueur, sans projection possible. Comment l’habiter ? Comment s’y construire ?
Je me suis alors intéressée à ce mythe des plus profonds qui nous accompagne depuis tout temps  – et plus particulièrement en des moments troubles, comme s’il avait une puissance de réparation : celui de la métamorphose.
La métamorphose comme une défense de l’imagination : du pouvoir merveilleux de transformer le monde, de le transfigurer. La métamorphose  comme un phénomène scientifique fondamental du vivant : un monde toujours mobile, théâtre de perpétuelles mutations : humaines, animales, végétales, géologiques.
Et c’est avec ce thème que j’ai décidé de réunir ces comédien.nes, de questionner le monde et le théâtre.

D’une enquête sur la/les métamorphoses
De l’antiquité à aujourd’hui, les métamorphoses traversent nos identités.
Nous partirons d’une enquête sur la/les métamorphose(s) : des textes antiques (les Métamorphoses d’Ovide…), aux contes qui nous habitent depuis l’enfance (Pinocchio/certains de Grimm), aux romans (Kafka…), aux  traités et essais scientifiques (biologie/botanie/ apiculture/jardinage/météorologie…), aux pièces de théâtre, jusqu’aux peintures, mangas, Bd, films, séries, jeux vidéos et actualités.
Chaque comédien.ne s’emparera de ce sujet, en un point précis : là où cela reveille son rapport à l’intime, aux autres, et au monde.
Nous accueillerons toutes les métamorphoses, qui correspondent aux désirs, et aux questions de ces 14 comédien.nes.
À partir de ces matières collectées, d’un « grenier » commun de cette mémoire, nous éprouverons au plateau, comment ces métamorphoses se performent.

Cie Nonii • Maija Nousiainen

INSOUTENABLE LA GRACE

Réservation : compagnie.nonii@gmail.com C’est une histoire de famille, un voyage dans le temps à la source de ce que l’on est devenu aujourd’hui, à la rencontre de l’être que l’on doit accepter d'être.

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ENSAD Montpellier • Charly Breton

DOLLDRUMS

DOLLDRUMS raconte l’histoire d’un gang de jeunes adolescents ayant pour projet de débarrasser le monde des adultes en les faisant régresser jusqu’à la prime enfance. Isolés sur un territoire où règne la tyrannie de l’imaginaire, ils vouent un culte aux poupées qu’ils conçoivent avec la matière de leurs otages dans l’espoir que ces avatars vieillissent et souffrent à leur place.

Cette fable, écrite à la croisée d’Orange mécanique et de Peter Pan, interroge les désirs, les ressources et les dangers d’une jeunesse livrée à elle-même. Héritière d’un monde au déclin annoncé, condamnée à l’ascèse ou au suicide par la consommation, elle lutte, à sa manière, pour refuser sa dette au tragique qui toujours impose à l’enfant de payer pour l’hubris de son père.

Notes
J’ai toujours suspecté cette appellation « spectacle de sortie d’école ». Impossible pour moi de ne pas y entendre un mépris envers les choses naissantes ou plus précisément, d’une peur face à la naissance. Hannah Arendt le disait au sujet de ce qu’elle appelait dans La crise de l’éducation « les nouveaux venus » : ils sont pour le monde sa plus belle promesse comme sa plus grande menace. Ainsi, avant même d’avoir à imaginer quoi que ce soit, nous avions, avec les élèves, déjà beaucoup pour commencer. La scène à venir de leur sortie était d’emblée préoccupée par tout un ensemble de considérations autour de la génération, l’héritage, la reproduction, la descendance, la filiation, la trahison et la rupture, le deuil de l’enfance, la maturité, le surgissement de l’inédit, la reconnaissance et la mort des pères.

Et c’est donc en respectant du mieux que j’ai pu l’hypothèse de travail que je leur avais proposée, à savoir, traduire en forme théâtrale ce qui surgit spontanément de nos imaginaires et dans nos corps, que j’ai écrit ce texte à leur adresse. Un texte assez long. Pas toujours facile. Taillé à plusieurs endroits dans mes obsessions acoustiques. Un texte sur la déprivation et les violences juvéniles. Sur la mort qu’il nous faut traverser pour devenir et grandir. Sur l’amour déchirant et loyal à l’égard de ce qui nous enfante et nous aliène. Sur le courage insensé qu’il nous faut conquérir pour préférer la vie quand tout, autour de nous, se repaît de désastre et d’idéaux dystopiques. Nous avions donc beaucoup à quoi nous confronter. Et c’est ce qui, au départ, était une nécessité pédagogique, du moins le pensais-je, qui a fini par devenir un processus de création. Il a été question de préférer l’élan et l’essor à l’intention. De respecter, poursuivre et raffiner nos intuitions – même les plus insolites – jusqu’à l’écriture de signes organisés. De ne jamais préjuger du destin d’une provenance. De formuler avec la plus grande distinction ce à quoi nous pensions assister. De laisser le possible émerger dans le travail étendu d’un motif. D’accueillir la nuit qui creuse chaque répétition, pour, aveugle, y plonger de tout notre poids et se laisser dériver au gré des courants. De croire que l’onde, toujours, dicte ses rives et non l’inverse. D’estimer ce qu’il y a comme l’indice de notre nécessité. Ainsi, des matières se sont agrégées, des formes sont apparues et nous les avons habitées pour nous imprégner de leur sens à venir. C’est le contraire d’un projet. C’est ce qui advient quand on se laisse faire par les forces qui nous font et nous font faire. C’est ce qu’on appelle un travail de création.

Un mot encore, sur l’école cette fois-ci. Car c’est d’elle aussi dont je parle, depuis laquelle, me semble t-il, je n’ai jamais cessé de parler. L’école, concernant le théâtre, est étrangère à la scolarité. Aucun savoir ne s’y dispense. Elle est la pratique réitérée d’une source et d’un soupçon. Les choses y sont obscures et violentes, confondues et confondantes, impossibles, féroces, secrètes, sensuelles, puissantes, à la fois précoces et en retard, poreuses, étroites et grossières, monstrueuses, discrètes, délicates, arides, légères, blessantes, sublimes et friables. Quelque chose y pousse dans la clandestinité et la témérité des graines qui fouillent de sillons la terre toujours déjà foulée par d’autres, morts ou vivants, d’ici ou d’ailleurs. Le travail y consiste alors à ne surtout pas vouloir faire mourir la graine en fruit. Car les fruits sont pour demain. Aujourd’hui, nous travaillons à savourer le rêve et le désir d’un fruit. Et le spectacle DOLLDRUMS se veut comme la morsure d’un de ces fruits rêvés. Un appétit dévorant d’avenir. Du moins, tel est mon souhait et l’exigence que je partage avec Fanny Barthod, Léïa Besnier, Pierre Bienaimé, Laurence Bolé, Adeline Bracq, Étienne Caloone, Théophile Chevaux, Stan Dentz-Marzin, Claire Freyermuth, Camille Grillères, Noémie Guille, Mélanie Helfer, Guilhem Logerot et Théotime Ouaniche, au côté de mon acolyte-ami Charles-Henri Wolff.

Cartes Blanches ENSAD Montpellier • Mélanie Helfer

Les Cartes Blanches sont des projets écrits, mis en scène et joués par les étudiante.s de la promotion 2022.

HIÉRARCHIE

« Elle est partie avec lui et elle a rien dit
Elle est partie et elle nous a laissé toute sa merde
Il m’a dit votre appartement de merde
Mais moi j’lui dis j’tai pas demandé d’aller dedans

Il était bien content de l’avoir il travaillait pas
J’pense que l’autre il paye la maison et elle
Elle paye tout l’reste pi elle du coup elle a pas une flèche
C’te grosse con tellement elle est con. »

Cartes Blanches ENSAD Montpellier • Étienne Caloone

Les Cartes Blanches sont des projets écrits, mis en scène et joués par les étudiante.s de la promotion 2022.

KIIL

« J’ai vu-verrai tout cela… Je l’ai touché ! Nul besoin de fermer les yeux, il fallait tendre la main. Mais vous étiez trop occupé à vous caresser le ventre pour avoir ne serait-ce que l’idée de caresser le monde là-bas, et je ne parle pas de votre « grand-sommeil » à l’emporte pièce ! Je ne veux pas de votre rêve avec code, uniforme et soumission, et puis les pieds nus froids sur le marbre des salles communes ça me file des rhumes. Cet horizon qui se ferme là-bas, je l’ouvrirai. J’inventerai des pays, des terres, des feuilles, et jusqu’aux histoires qu’on se raconte dans les foyers qui germinent au-delà d’ici et partout à la fois. On parle d’un lieu, dans les écrits, à l’Ouest, où la terre n’est pas encore crée. On dit qu’elle évolue en fonction des sentiments de celui qui s’y trouve. Et il s’y crée des collines, des mers, des montagnes, des gouffres, devant nous, seuls, notre paire d’yeux à nous. J’irai, moi, cligner des yeux là-bas. Il paraît qu’on y meurt aussi parfois…»