Création

PROMOTION 2022 ENSAD Montpellier • Cartes – Blanches

Les Cartes Blanches sont des projets écrits, mis en scène et joués par les étudiante.s de la promotion 2022.

Étienne Caloone – KIIL

Kiil
« J’ai vu-verrai tout cela… Je l’ai touché ! Nul besoin de fermer les yeux, il fallait tendre la main. Mais vous étiez trop occupé à vous caresser le ventre pour avoir ne serait-ce que l’idée de caresser le monde là-bas, et je ne parle pas de votre « grand-sommeil » à l’emporte pièce ! Je ne veux pas de votre rêve avec code, uniforme et soumission, et puis les pieds nus froids sur le marbre des salles communes ça me file des rhumes. Cet horizon qui se ferme là-bas, je l’ouvrirai. J’inventerai des pays, des terres, des feuilles, et jusqu’aux histoires qu’on se raconte dans les foyers qui germinent au-delà d’ici et partout à la fois. On parle d’un lieu, dans les écrits, à l’Ouest, où la terre n’est pas encore crée. On dit qu’elle évolue en fonction des sentiments de celui qui s’y trouve. Et il s’y crée des collines, des mers, des montagnes, des gouffres, devant nous, seuls, notre paire d’yeux à nous. J’irai, moi, cligner des yeux là-bas. Il paraît qu’on y meurt aussi parfois…»


Mélanie Helfer – HIÉRARCHIE

« Elle est partie avec lui et elle a rien dit
Elle est partie et elle nous a laissé toute sa merde
Il m’a dit votre appartement de merde
Mais moi j’lui dis j’tai pas demandé d’aller dedans

Il était bien content de l’avoir il travaillait pas

J’pense que l’autre il paye la maison et elle
Elle paye tout l’reste pi elle du coup elle a pas une flèche
C’te grosse con tellement elle est con. »

Fanny Barthod et Stan Dentz-Marzin – LA SAGRADA FAMILIA

« Il était
Il n’y avait pas de lumière
Mais les bandes blanches étaient éclairées
Ou alors c’était des néons
En tout cas il y avait son visage. »

R&C • Robert Cantarella

HUGO, THÉÂTRE COMPLET

J’ai travaillé avec ce groupe d’actrices et d’acteurs pendant leurs études à l’ENSAD de Montpellier. Cela arrive parfois, comme un coup de foudre entre une promotion et un moment de travail. C’est un événement qui passe souvent sous les repérages car il se cristallise pendant un atelier de transmission, il est un splendide passage, un peu de temps à l’état pur qui transporte sensualités et sens. Ce n’est pas si courant qu’une intensité soit continue, de plus en plus adéquate à un projet qui se constitue au fur et à mesure des journées de recherches, des essais. Une fois l’atelier terminé, le deuil est rapide, souvent précédé de promesses d’y revenir, puis la vie continue de part et d’autre. Les élèves vont vers d’autres ateliers, et nous, les intervenants comme on dit, nous gardons de la mémoire vive pendant un certain temps, parfois nous appliquons nos trouvailles dans les spectacles qui suivent.
Là, il s’agit ainsi de figurer, assez littéralement, ce qui est le cœur de la pensée de Hugo : pour devenir citoyen, il faut prendre le pouvoir, pour prendre le pouvoir, il faut lutter, pour lutter, il faut « préparer ses armes ». La bande d’acteurs préparera donc ses armes, déployant sa puissance de scène en scène, pour jouer ensemble à la société que Hugo rêve de fabriquer.

Avec elles et eux, l’évènement devait se poursuivre. C’est un pacte entre nous : on se retrouvera. On se retrouve pour Hugo, Théâtre complet.

 

Les Amandises • Amandine Roques

AMAND’

AMAND’ est un spectacle initié par Amandine Roques, chanteuse, contrebassiste, accompagnée par deux musiciens Rémi Mercier (claviers) et Thomas Chignier (Batterie).

Son univers musical planant, onirique et organique aux influences pop électro, trip hop et jazz moderne vient sublimer les textes poétiques et littéraires de William Shakespeare, Charles Baudelaire, Fernando Pessoa, Louise Labé ou encore Maya Angelou ainsi que ses écrits personnels. Les textes choisis sont profonds, ils expriment le fait que nous sommes vivants, à la fois puissants et fragiles…

Les trois artistes font des recherches de sonorités, de textures afin de créer une atmosphère, une ambiance. L’idée étant de mettre en valeur les textes, leur donner vie dans une interprétation personnelle et artistique. Le côté électro est présent pour donner de la consistance, de la matière et de la profondeur. On est ici dans une forme de «concert-spectacle».

Texte en cours

TEXTE EN COURS

Création de 5 Bulles Sonores : 1 bulle / 1 auteur / 1 extrait lu / 1 univers. Les Bulles s’envoleront sur la toile du 23 au 27 novembre à 19h, sur le site internet et la page Facebook du festival et mettront à l’honneur les auteur.trice.s de l’édition 2020 de Texte En Cours : Marion Guilloux, Erickson Jeudy, Pauline Picot, Laure Poudevigne et Katharina Stalder (traductrice de Julia Haenni, sélectionnée par la MAV).

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Cie Les Perles de Verres • Béla Czuppon

L’ÉLAN DE L’AUTRE

Rencontre professionnelle autour de la traduction

Notre proposition s’appelle « L’élan de l’autre » et non pas « L’élan vers l’autre ». L’acte de traduction cherchant à capter et accueillir le souffle et l’énergie (poétique) d’une autrice ou d’un auteur étranger, cet accueil de la langue de l’autre déplace la nôtre. Et c’est heureux : faite de croisements et de contiguïté avec d’autres, toute langue est enrichie de vitalités allogènes.
Au-delà même de la traduction, nous souhaitons pendant ce temps de rencontre expérimenter les écarts et tenter des déplacements générés moins par le sens des mots que par leur sensualité rythmique, la richesse de leurs couleurs ou des paysages qu’ils chantent.
Avec :
– Daniel Lühman (traducteur littéraire français, s’intéressant également à la danse, à la chorégraphie en espace public et aux interactions possibles entre texte et mouvement)
– Tomislav Zajec (auteur croate)
– Karine Samardžija (traductrice du croate au français)
– Reyhan Özdilek (traductrice, actrice, danseuse et metteure en scène turque)
– David Léon (auteur français)
– Béla Czuppon (directeur artistique de la Compagnie Les Perles de Verre, anime La baignoire – lieu des écritures contemporaines de Montpellier)
– Florence March (professeur de théâtre et traductrice)

ENSAD Montpellier • Bérangère Vantusso

COMPRENDRE LA VIE

d’après un texte de Charles Pennequin

« Tous les matins, je me lève et je suis mort de rire ». Dans une scénographie minimaliste mettant en valeur le jeu des interprètes, Bérangère Vantusso rend hommage à l’écriture unique de Charles Pennequin, à la fois drôle et grinçante, impitoyable à l’égard de nos croyances. Une expérience singulière, intime et sensible.

Comprendre la vie, comprendre la mort, comprendre la société, comprendre l’amour… Et si nos illusions pouvaient paradoxalement commencer à se dissoudre dans les plis du jeu théâtral, au sens ludique et mécanique, et à l’appui de marionnettes ? Bérangère Vantusso a conçu sa mise en scène avec les acteurs de la promotion 2020 de l’ENSAD de Montpellier comme un projet « d’anthropologie poétique », lequel place le spectateur dans le rôle d’un anthropologue à qui il appartient de créer des liens entre des fragments pour voir se développer une approche du monde sans concession et sans repère définitif, une pensée vitale et urgente d’une génération qui va «droit dans le mur mais tête haute». Avec une adresse au public très simple, donc d’autant plus délicate, qui casse les codes du théâtre – même s’il y a du théâtre bien sûr, et aussi du clown, de la marionnette, il y a de la fanfare et toute la poésie protéiforme de Pennequin – Bérangère Vantusso invente une parole scénique kaléidoscopique. Les voix sont comme des corps qui se rencontrent, se quittent, interfèrent et s’entrechoquent, tandis que les corps, entre hors champ à vue et cavité autorisant les disparitions, forment et délitent des compositions graphiques dans l’espace, en une alternance de phases picturales et de phases toniques, jusqu’à atteindre une étonnante introspection collective, d’un nous qui se regarde de plus près, de l’intérieur, un nous avec et non face au public.

La NOUR

MEKTOUB

Mektoub, c’est un seule-en-scène multi-personnages mi-standup de cirque, mi-chant sous la
douche, mi-danse expérimentale et mi-makrouds de ma Mima.
Des formes, des femmes, une femme : boule à facettes aux multiples ipséités. Tantôt blédarde,
tantôt lascarde ou encore chanteuse-philosophe du dimanche , sorte de journée portes ouvertes au
cœur d’une trentenaire qui questionne ce dont elle hérite et ce dont elle s’acquiert, ce dont elle a
honte et ce dont elle est fière. Une odeur de menthe fraîche embaume l’atmosphère, un cerceau y
défie les règles métaphysiques. Un corps qui parle de 1001 manières ; une spirale éternelle en quête
d’amour-propre et de lumière. Auto-fiction poéticomique, aux couleurs d’ici et là-bas, récit intime,
éclectique : comme un hommage à tout ce qui compose notre Soi erratique.

La NOUR est une jeune compagnie polymorphe et pluridisciplinaire, basée à Toulouse. Son travail s’axe principalement autour des thématiques de l’Être et du Soi, avec Soi et avec l’Autre.
L’Autre e(s)t son regard, Toi mon miroir.

La compagnie a été fondée fin 2018 par Mounâ Nemri dans le but de porter cette première création longue, Mektoub. Avant cela, deux formes courtes on été tournées : Echolalies d’une licorne albinos de 2014 à 2016, puis TIGERBALM depuis 2016 (encore en diffusion). C’est en 2018 que commence la création de Mektoub, au sein de l’année d’insertion professionnelle du Lido.

La NOUR est une compagnie portée par Kyrielle Création, avec Christine Sabrié à l’administration.

 

Laura Kirschenbaum

NO HARD FEELINGS

NO HARD FEELINGS s’inscrit dans un projet au long cours, Le H.A.N.D, dont il constitue, après Word ! Je te donne ma parole, le second solo. Remontant jusqu’à la scène originaire – pomme croquée, humanité damnée – Laura Kirshenbaum tord le cou aux représentations archétypales de la femme, en célébrant les avatars d’Eve à la loupe du devenir-sorcière, devenir-putain, devenir-misérable.

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