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Tire pas la nappe • Marion Aubert & Marion Guerrero

MUES

Magies, soulèvements et autres phénomènes pour le monde à venir

Par où recommencer ? Et dans quel sens ? Avec qui ? Questions exacerbées par l’époque, le post-confinement, les vacillements du milieu, du pays, du monde – en même temps, Montaigne le disait déjà en son temps : « Le monde n’est qu’une branloire pérenne. Toutes choses y branlent sans cesse : la terre, les rochers du Caucase, les pyramides d’Egypte, et du branle public et du leur. La constance même n’est autre chose qu’un branle plus languissant. » Il y a, étonnamment, et à l’échelle de la Compagnie, une certitude : nous repartons ensemble, et depuis plus de vingt ans, ce n’est pas rien, avoir encore des espaces à creuser, explorer des façons de faire, et, au-delà de ce qui nous lie, d’affirmer, dans le paysage contemporain, un duo de créatrices.

En mars 2020, la Compagnie Tire pas la Nappe, à l’invitation conjointe de Carole Thibaut directrice du CDN de Montluçon et de Laëtitia Guédon, directrice des Plateaux Sauvages, se lance dans l’aventure du Grand Brasier. Des duos et trios de créatrices se forment. Marion Aubert rencontre Solenn Denis, de la Compagnie le DENISIAK, et Aurélie Van Den Daele, du Deug Doen Group.
Au début, il s’agissait de répondre à une commande sur le thème des Sorcières.

Vanessa Bile-Audouard & Nelly Pulicani

MINABLE UMAIN / BLURNOUT

Minable Umain met en scène une employée devant accomplir, avant le soir, une tâche qu’elle se sait incapable de réaliser. Elle explorera alors toutes les possibilités qui s’offrent à elle, des plus évidentes aux plus absurdes.

Ce spectacle est un solo tout public pour une comédienne, sur un texte de Romain Nicolas inspiré par des témoignages de salarié·e.s du tertiaire autour de la souffrance au travail et du burn-out.
Mêlant rire et tragique, joie langagière et inquiétude(s), il déploie un dispositif scénique léger reposant avant tout sur la langue et le jeu d’acteur.

Mœbius • Marie Vauzelle

NUIT

C’est l’histoire de la dernière nuit, entre rêve et réalité, de Jean. Une nuit d’errance, de rencontres, de paroles, de drogues et d’alcool, une nuit intime et la nuit d’une époque. Il croise des femmes, des amis, sa mère, son enfant, les fantômes de sa vie… Sa dernière nuit, drôle et tragique, avance vers sa propre mort,  inexorablement.
J’ai voulu écrire un requiem pour ma génération, celle née après la guerre froide en Occident, ayant connu l’avènement d’internet à sa majorité, n’ayant vécu sa sexualité que sous fond de sida, ayant grandi au son de l’électro et des chiffres du chômage, dans la banalisation des drogues, et abreuvée par la télévision, les radios libres, les commencements de l’information continue. Sans bien comprendre qu’on était peut-être à la fin du monde, on vivait comme si on était à la fin de l’Histoire. Par manque d’idéal ou par manque d’espoir je ne sais pas, on ne s’est jamais trop projetés.

Ce texte me semble parler de cela : une nuit occidentale, des désirs malades, une foi vide, des corps-objets, des héritages inopérants, une banalité bavarde et inconséquente, qui n’aboutissent – pour le moment – à rien. Ou à contribuer au pire. Nuit est un non-éloge funèbre pour enterrer un rapport au monde, pour qu’en naisse un autre, parce que le monde lui-même nous y assigne aujourd’hui. Une invitation à construire de nouveaux châteaux de sable.

C’est aussi l’histoire d’un groupe, le Collectif Moebius, sorti de l’ENSAD en 2008. Il y a 10 ans, je signai avec eux ma première mise en scène, Sans pères. Aujourd’hui, nous avons changé. Notre groupe aussi. Notre monde aussi.

 

Cie L’Individu • Charles Éric Petit

LOOKING FOR QUICHOTTE

Dans cette nouvelle version, Quichotte devient un « chevalier-rockeur » garant de la mémoire de toute l’Histoire – et surtout l’Esprit – du rock’n’roll. A l’age de la cinquantaine, il décide de brandir sa guitare, à l’instar des figures qu’il admire (Chuck Berry, Woody Guthrie, Johnny Cash, Leonard Cohen, Bryan Wilson, Ray Davies, Scott Walker, en passant par Frank Zappa, Robert Wyatt, Captain Beefheart, Marc Hollis ou Nick Cave)… autant d’idoles qui appartiennent à un siècle révolu. Il adoube son roadie « batteur », et il part avec lui en tournée. Se considérant « trop jeune pour être vieux », « voulant le monde, et le voulant maintenant », tel un Bob Dylan lors de sa Rolling Thunder Revue, sa quête, pourtant, est moins tournée vers le Succès que vers l’Aventure.

Warm Up automnale 2021 • Thibaut Prigent

LA FUGUE

Comment exister dans un système hiérarchique où le fonctionnement de domination et de promotion prime sur l’idée et le désir de cohésion sociale ? Pouvons-nous nous construire dans le culte du « meilleur », en constante compétition ? N’est-il pas injuste et infini ?

Dans ce seul en scène effréné, Thibaut Prigent interprète avec humour et panache près de quinze personnages, parmi lesquels s’esquisse l’histoire d’un vendeur de cuisines, dont les valeurs et les rêves sont à la marge des stratégies marketing au goût du jour. Par un concours de circonstances malheureuses, il se retrouve transféré dans un centre de réhabilitation psychiatrique où il fait des rencontres importantes et mène une lutte dans laquelle il se reconnaît enfin, traversant l’expérience du partage, de l’amour et de l’entraide.

Printemps des Comédiens • Warm Up automnale 2021

Partie intégrante du Printemps des Comédiens, Warm Up ouvre une fenêtre sur le travail en cours de compagnies (du territoire, pour la plupart), leur faisant bénéficier de la visibilité et de la renommée du festival montpelliérain.
Depuis quatre ans, ce « festival dans le festival » a contribué à déplacer et redéployer la cartographie des lieux du Printemps des Comédiens, irriguant le centre ville, d’abord des ateliers d’artistes et des fabriques, puis en s’adjoignant les forces vives de nouveaux partenaires culturels, tels le Hangar Théâtre, le théâtre de la Vignette, le Théâtre des 13 vents, ou encore le Kiasma à Castelnau et le Théâtre Jacques Coeur à Lattes.
Pour cette nouvelle édition, Warm Up étend ses partenariats à l’échelle du Sud de la France avec un projet soutenu en collaboration avec le ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie et un autre de concert avec actOral Marseille.

Radio Warm Up

En présence et autour de Pascal Ory, histo- rien, nouvellement élu à l’Académie française, cette nouvelle émission s’articulera autour de la figure de Gabriel Monnet, pionnier de la décentralisation théâtrale. Les discus- sions autour de son parcours donneront un éclairage particulier sur l’histoire culturelle française.

Autokèn

De et par Anne Conté
Dans une forme singulière de fragmentation de voix – nues, auto-tunées ou amplifiées, et de projections, Autokèn questionne la légi- timité de la violence. De braquage en balle perdue, d’erreur de signalement en blessure et diversion, cette audio-reconstitution fictive de l’impact d’une balle policière rassemble et raconte différentes perceptions d’une même situation : celles des policiers, des témoins ou encore de Kurzweil, pape de l’Intelligence Artificielle. Un plan séquence au chevet du blessé, interprété et réalisé en direct, nous immerge dans le chaos de l’accident.

Qu’il fait beau cela vous suffit

Les Entichés
Violette Tessut, conseillère principale d’édu- cation est nommée référente territoriale par le Ministère de l’Éducation Nationale dans le cadre d’une grande enquête de terrain en vue d’une réforme de l’éducation prioritaire. Elle est alors affectée dans un collège réputé difficile, au cœur d’une cité HLM. Très rapide- ment, elle se retrouve débordée et fait face à des élèves aux parcours scolaires abimés par leurs conditions de vie, en colère contre l’école et des familles qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts. Sa rencontre avec Aleksander, un élève de 3e, la bouleverse et la pousse dans ses retranchements.
« Qu’il fait beau cela vous suffit» nous plonge, sur un ton décalé, dans les méandres d’un établissement scolaire où violence et misère sociale sont le lot quotidien de celles et ceux qui tentent, malgré tout, de donner à voir des possibles.

 

Bleue Falaise • Yohann Bourgeois & Fabien Rasplus

LES HAUTS® PARLEURS®

Les Hauts® Parleurs® est une nouvelle de science-fiction, écrite par Alain Damasio. 
Elle se déroule dans un monde parallèle, où la parole publique et le langage ont été privatisés. 
Au milieu de cet univers capitaliste exacerbé, existe des poches, des lieux de résistance, notamment la zone 17, lieu des tours Borgès et De Leuze, en périphérie de la ville.
On y « trouve des branleurs, des artistes authentiques ou autoproclamés » : Les Hauts Parleurs. 
Ces poètes, crieurs publiques, pirates du verbe réinventent le langage pour contourner la loi.

On suit l’histoire de Clovis Spassky, Haut Parleur fabuleux, qui développe un style radical de langage exclusivement composé du mot-phonème « chat ». Mais, arrive le jour où le mot chat est à son tour privatisé.

Avec ce projet nous souhaitons explorer le théâtre par deux registres de jeu. D’une part la figure du conteur qui crée et qui concrétise l’univers dystopique de l’œuvre de Damasio. D’autre part, l’incarnation de personnages qui donneront à voir l’engagement et la lutte de chacun notamment le parcours de Clovis Spassky. En mettant, ainsi, en exergue la trajectoire d’un individu on éclaire la trame sociale qui l’environne.
Ces lignes directrices dynamisent, renforcent le récit et nous servent pour mettre à distance l’histoire. 
Cette distance nous permet de développer un imaginaire science-fictionnel qui sera rendu concret par le travail de la scénographie, du son et de la lumière.

Ce spectacle est aussi la tentative de questionner au plateau les fondations d’un futur autre que celui promis. En partant d’une dystopie, où le monde nouveau ne serait qu’un vaste lieu d’expérimentation capitaliste et de marchandisation, nous racontons l’histoire d’une troupe d’individu.es qui tente de se lever et de glisser l’espoir et l’utopie, dans le monde, par les mots. 
C’est finalement la question de la désobéissance par la parole que l’on soulève. 
Et peut-être même la place du théâtre et du poétique dans un monde capitaliste.

 

Cie Paradisiaque • Laure Poudevigne

DINOSAURE

C’est une histoire de gens dans les cases et de gens qui les traversent.
De gens qui sont immobiles et d’autres qui bougent.
De gens qui se cachent pour réfléchir, et d’autres qui montent sur les murs.
De gens qui croient des choses parce qu’elles sont écrites, et d’autres qui veulent
aller les vérifier.
De ceux qui aiment les règles et ceux qui ne les aiment pas.
De ceux qui parlent anglais et ceux qui ne le parlent pas.
De ceux qui aiment la tenue et ceux qui se font des trous.
De ceux qui ont peur des histoires et ceux qui aiment tomber dedans.
De ceux qui sont des garçons parce qu’on leur a dit, de ceux qui sont quand même
des filles.
C’est une histoire d’enfants qui dépassent quand ils colorient et se font des trous
aux genoux, de filles et de garçons qui grandissent dans le monde et n’aiment pas
qu’on les coince dans des cases.