Accueils

PIERRE BIENAIMÉ

LA SAGRADA FAMILIA

Je n’avais jamais vu la Sagrada Familia en vrai. Une nuit j’en ai rêvé. Elle m’apparaissait grandiose, baignant dans une lumière irréelle de lever de soleil tandis qu’il faisait nuit sur la montagne où je me tenais.
Sous l’impulsion d’un travail de carte blanche à l’ENSAD de Montpellier initié par Fanny Barthod et Stan Dentz, ce rêve est devenu l’origine du texte.

Un homme amnésique se réveille dans un lieu qu’il ne connaît pas, en présence d’un autre homme qu’il baptise Frank. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Que ou qui cherchent-ils ? Quel est leur lien ? Frank essaie de guider l’amnésique vers une reconstitution logique de son passé, mais le fait-il pour lui-même ou pour son interlocuteur ? Une troisième personne est là, comme une projection mentale des deux autres, elle s’appelle Éloïse, elle aurait disparue dans un accident de voiture. Dans ce trio, qui manipule qui et dans quel but ? En tout cas la Sagrada Familia revient constamment dans leurs échanges. Elle semble flotter en eux comme un lieu à atteindre, un rêve qui vacille, comme la solution à leur errance, ou bien la cause de leur perdition.

Cette deuxième session de travail sera l’occasion de poursuivre la mise en espace des comédien-n-es légèrement amorcée en novembre et de faire des tentatives en lumière et son. Tout au long de la pièce, des musiques de ma composition rejoindront les comédien-n-es pour accompagner le texte et colorer le paysage psychique des personnages. Il ne s’agira pas de chanter, mais les acteurs et l’actrice devront suivre encore cette piste : leur façon d’interagir, de faire sonner le texte, doit évoquer quelque chose de musical. Les musiques ne seront là que pour renforcer l’harmonie supposée du trio.

 


Extrait
Frank : Est-ce que vous pourriez vous rappeler de ce que vous trouviez beau ?
L’amnésique : Nous voulions voir la Sagrada Familia
Éloïse : Nous voulions la voir de plus près
L’amnésique : Elle semblait si belle la Sagrada Familia
Éloïse : De l’autre côté du marais
L’amnésique : Il faisait nuit chez nous
Éloïse : Là bas, le soleil se levait
L’amnésique : C’était comme si la ville autour de la Sagrada Familia n’existait pas.
C’est un ancien château non ?
C’était un château des contes de fées ?
Je crois que
Je crois que des fées ont vécu à la Sagrada Familia
Je crois qu’il y a une famille de fées qui a construit la Sagrada Familia
Qu’est-ce que ça veut dire Sagrada Familia ?
Frank : Ça veut dire « la Sainte Famille », en espagnol
L’amnésique : Oui c’est ça
Elle et moi étions une famille

BRUNO PATERNOT & PASCAL FRÉRY

CHAUFFE MARCELLE!

Il s’agit d’abord d’un acteur qui interprète un texte. Il s’agit d’abord et avant tout de faire entendre une langue dans son occitan d’origine. Il s’agit avant tout de transmettre à un public une histoire, celle de Marcelle Delpastre, à travers son œuvre poétique.

Ce spectacle est un hommage (ou un «femmage» puisqu’il s’agit de textes d’une femme) au corps paysan. À la fois la corporation, cette armée d’hommes et de femmes qui ont fait pousser les plantes et élevé les animaux mais aussi le corps des paysan·nes. Les scènes de théâtre ont très souvent mis à l’honneur des corps urbains, des corps soignés et bien costumés. Cette pièce cherche à montrer les êtres dans leurs brutalités. Brut comme du cidre, sans violence mais sans douceur non plus. A partir de danses traditionnelles (bourrée limousine, danse des bâtons, polka…), à partir de gestes ancestraux (faucher, semer, écosser…) une danse contemporaine s’écrit au plateau pour décrire aujourd’hui, ce que peut-être la puissance des corps en action.

La pièce est aussi une longue procession, entêtante et hypnotique, un acte dévotionnel pour communier avec Marcelle Delpastre. A travers la passion de ces textes, nous parcourons notre chemin de croix qui stationne tantôt sur un poème, tantôt sur un témoignage, tantôt sur une image iconique de la poésie de Marcelle Delpastre.

Quand on raconte qu’on va jouer un spectacle sur une poétesse-paysanne du limousin du début du XXe siècle, tout le monde rigole. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’un spectacle sur un auteur parisien serait plus prestigieux ? Pourquoi est-ce que travailler les écrits d’un homme, blanc, parisien, riche, hétérosexuel en impose ? Pourquoi 80% de la littérature que nous lisons émane uniquement de cette catégorie-là ? Et surtout, pourquoi s’intéresser à ce que l’on connaît déjà ? Pourquoi l’inconnu, l’étrange, l’étranger fait-il peur ?

Marcelle Delpastre n’entre pas dans les histoires littéraires ni dans le cœur des gens pour plusieurs raisons, qui n’ont RIEN à voir avec la qualité de ses textes.

Le projet consistera à mettre en avant justement ce qui l’a fait oublier.

 


La Compagnie Rêves du 22 Mars
Fondée en 2018, la Cie Rêves du 22 Mars porte avant tout des utopies, sous forme de spectacles.
Tout et tout le temps, pour tout le monde et partout.
De la pièce de théâtre à la bande audiomatographique, du spectacle en appartement à la performance de rue, les formes varies pour porter un projet poélitique clair : Réinterroger les marges afin de déconstruire les dominations.

Le 22 Mars, premier jour du printemps, est un jour récurant (coïncidence?) de luttes et de victoires sociales : naissance de Mai 68, fin du servage en Allemagne, loi interdisant le travail des enfants en France, naissance de la ligue Arabe, indépendant de la Jordanie, Naissance du Parti Progressiste Martiniquais d’Aimé Cesaire, bannissement de la discrimination sexuelle de la constitution américaine, naissance des luttes contre l’accord du 22 Mars 2014 sur l’assurance chômage… La sève monte et les indépendances se rêvent, les 22 Mars.

Cie L’insoumise • VIOLETA GAL-RODRIGUEZ

LA MÉMOIRE BAFOUÉE

« Dans cette autofiction, Violeta Gal-Rodriguez questionne sa propre identité, sa culture chilienne, les allers retours entre « ses deux pays », son tiraillement entre le sentiment de culpabilité d’être loin et l’amour d’un pays en rupture sociale.
Et quand elle dit « je », elle entend « nous », embrassant de par son histoire celle de tous les exilés politiques.
Faisant partie de la deuxième génération d’exilés chiliens fuyant la dictature militaire dirigée par Augusto Pinochet Ugarte pendant 17 ans, Violeta Gal-Rodriguez engage l’urgence de sa parole en l’entrelaçant des témoignages de sa mère, figure emblématique de sa légende personnelle.
Au plateau, le musicien et animateur 3D Christophe Boucher scande et accompagne ce tempo de ses machines.
« Nous sommes des balles perdues sur le champ de bataille. »
Telle une caisse de résonance de l’actualité et de la réalité des personnes inconsidérées sur le plan de l’identité, la forme mêle récits intimes, analyses géopolitiques, approches scientifiques de la mémoire de l’ADN, manifestes populaires des années 70…
Immersion sensible au cœur d’une identité métissée et déchirée, La Mémoire Bafouée pose le doigt sur les conséquences de l’exil de nos parents sur nos corps, notre existence, nos souvenirs, nos rêves, et révèle ainsi la porosité de la lisière entre fantasme et véracité.
Évoquant sans détours la sensation d’une illégitimité à la vie et à l’expression lorsqu’on se sent issu d’une « parenthèse », Violeta Gal-Rodriguez réhabilite une forme de justice à l’égard des êtres morcelés en sublimant d’un geste créatif le rapport aux origines. »

Mélanie Drouère – L’Éléphant-plume / conceptrice-rédactrice.

 


La cie L’insoumise
La compagnie L’insoumise est une compagnie pluridisciplinaire, dédiée au théâtre politique, créée en 2018 par la comédienne, metteur en scène, dramaturge et enseignante Violeta Gal-Rodriguez, à Montpellier, France.
Nous considérons l’art comme une arme de construction massive, une réponse qui défie le consensus.
Nous croyons aux arts du spectacle multidisciplinaires, à la recherche documentaire et à l’expérience de terrain comme piliers de la création.
Voir, sentir et comprendre le monde qui nous entoure.
Notre identité créative se tisse autour d’une esthétique du fragment, de l’onirique, avec comme centre d’intérêt différents concepts tels que la remise en cause de l’histoire officielle, la mémoire et ses mécanismes de transmission, la violence politique et patriarcale, l’identité, la marge.
Nous plaçons l’être humain au centre de nos créations, il est aussi notre destinataire direct.
Nous considérons la scène comme un espace de réflexion citoyenne, un outil de changement social, et toujours de poésie.
Depuis 2018, la compagnie a participé à différents festivals : avignon, Aniane en scène, imprudences, Magdalena Montpellier, Le Warm up du printemps (printemps des comédiens) Sens interdits lyon.
La compagnie l’insoumise intègre depuis 2021 l’université Paul valery Montpellier III pour des intervention spécifique sur la pérennisation des projets et pratiques professionnels dans le spectacle vivant.
Depuis 2020, nous sommes soutenus par le ministère de la Culture (DRAC), la région Occitanie, la collectivité de l’hérault et l’agence régionale de diffusion Occitanie en scène.

2 des 6 spectacles de danse contemporaine auront lieu au Hangar Théâtre, dans le cadre du Festival dansePlatForma#23.

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Lucie Lalauze

LES QUATRE LOUPS

kamishibaï qui déraille et marionnette de papier, dès 3 ans – 40 minutes
Création octobre 2018 au théâtre Isle 80 à Avignon

Un enfant s’aventure sans crainte dans la forêt voisine, et tombe nez à nez, à plusieurs reprises, avec des loups. Ce conte graphique invite les jeunes spectateurs à des rencontres inattendues, inquiétantes et drôles au cœur de la forêt. Manipulant des figurines de papier et les pages illustrées d’un kamishibaï singulier, la conteuse façonne l’espace et l’ouvre vers une traversée poétique, jusqu’à ce que… À l’aide ! L’histoire déborde du cadre ! Serons-nous dévoré.es par le loup ?


Production
Brouhaha Fabrik – Eclosion 13 – Puppet Sporting Club
Principaux soutiens et partenaires : Théâtre de Cuisine à Marseille, Théâtre Isle 80 à Avignon, Théâtre du Strapontin à Marseille, Pied d’Aulun à Lurs, Viens voir ! à Tavel (30),
Mairie du Vigan, Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, Conseil départemental du Gard, Occitanie en Scène.
Mise en scène, scénographie, construction : collectif
Jeu : Lucie Lalauze
Dessins : Mathilde Bethenod
Régie : Charlotte Micheneau Whoeling
d’après l’album Les Quatre loups d’Alain Gaussel (Syros 2009).
sur une musique de Guts Pie Earshot (album Anatopia)

 


 

LE LOUP DE MARLAGUETTE

Marionnette à gaine, théâtre d’ombres et d’encres, dès 4 ans – 30 minutes
Création en juin 2021 au festival La Dinette, à Bouillon Cube, au Causse de la Selle (34)

Une fillette audacieuse se promène dans la forêt et rencontre, comme il se doit, un loup. Passée une période de frayeurs et de confrontation, le spectacle s’attarde sur l’amitié improbable entre l’enfant et l’animal avec en filigrane cette question : peut-on demander n’importe quoi par amour ?
Une adaptation libre et poétique d’un grand classique de la littérature enfantine, Marlaguette, écrit par Marie Colmont.


Production
Puppet Sporting Club – Bouillon Cube – Éclosion 13
Principaux soutiens et partenaires : le théâtre Isle 80 (Avignon), la Filature du Mazel (Val d’Aigoual), le théâtre Le Périscope (Nîmes), la Médiathèque de Caromb, Arts Vivants En Cévennes, Le Potorose – La Structure Décolle (Pont d’Hérault), le CCO Centre Social Susini (Marseille), l’Atelier des Arts (Marseille), Mairie du Vigan, Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, Occitanie en Scène.

Cie machine Théâtre

RETROUVAILLES

Vestiges d’une salle d’attente entre deux mondes
Tout commence par la veillée mortuaire du poète que l’on vient saluer
Quatre acteurs, quatre facettes du poète, quatre individus pris au piège entre un passé insurmontable et un avenir incertain cherchant les traces de la vérité
Successions de chroniques judiciaires, inventées ou réinventées, lancées au petit tribunal de l’espèce humaine
Un ami d’enfance retrouvé sur le banc d’une gare fait ressurgir le climat toxique du huit clos familial
Variations autour du poids de l’éducation, des modèles établis, de la culture, et de l’art comme moyen d’exister contre l’insupportable
Une accumulation de trophées abandonnée sous la table familiale est recouverte par la neige qui a envahi le plateau
On attend la remise des prix, le discours
On attend Thomas Bernhard, son souffle, son verbe jubilatoire sans concession, son humour féroce, et sa traque incessante du mensonge, du fascisme et de l’artificialité.

« Si nous nous laissons bernés nous sommes perdus ».

 

Anaïs Gournay

LES IDENTITÉS MEURTRIÈRES

Quatre jeunes candidat.x.tes participent volontairement à la création d’une émission documentaire au concept apparemment innovant. Une journaliste les invite à vivre dans un lieu isolé afin de les filmer, les interviewer, les mettre à l’épreuve. Mais lentement les candidat.x.es de ce documentaire se retrouvent pris.es au piège de cette fiction assignante.

Les participant.x.es seront amené.es à se définir, à faire advenir un « soi » d’emblée compromis par les yeux remplis d’images éculées de la journaliste. Nous serons témoins des clichés qu’on leur affecte et de leur tentative de les désamorcer. Nous les verrons jongler avec les formes d’assignation qu’on leur impose. Nous assisterons par exemple à un entretien sensationnaliste qui insiste sur les souffrances d’un candidat impuissant à détourner ce récit fait de lui. Nous suivrons l’histoire exotisante et essentialiste d’une candidate « venue d’un ailleurs » aux contours toujours plus flous. En somme, nous les verrons lutter avec la charge d’un passé toujours plus pesant et qui n’est pourtant pas le leur.

Qui sont-ils, alors, ces ils et elles, s’ils ne sont plus si exotiques que ça ?
Quels récits plaquer sur elleux si leurs histoires ne sont ni celles d’un footballeur banlieusard, ni celle d’une migration douloureuse ?

Chacun.x.e d’entre elleux va tenter de se déterminer, de se reconnaître, va se heurter à l’altérité, à l’assignation aux carcans qui l’enserre, à l’histoire qui se répète, à la poursuite irrémédiable de leurs désirs profonds. Autant de tiraillements qui constituent le chemin vers une identité en mouvement.

Cie Chagall sans M • Claire Engel

CECI EST MON CORPS

« Plus ma voix s’écoule en dehors 

plus je sens tous les contours de mon corps
tout le poids et les contours de ma vie
entre mes mains
entre mes bras
entre mes lèvres
je vais au bout de mon corps
touche les limites
touche les bords
je suis au bord
je suis corps
rien que corps
pulsation
je sens la vie en moi
elle me traverse
elle me tisse au monde »
Marie Dilasser, Ceci est mon corps (anatomie/autonomie) – extrait

Une femme regarde une poule, et elle la fait parler. Et de ce que lui dit la poule, la femme se met à revoir sa vie organique et physique ; à partir des révélations de la poule, la pensée de la femme s’enclenche ; elle veut nommer, trouver les mots justes pour décrire l’intérieur de son corps ; son corps exposé au regard des spécialistes : parents, médecins, hommes dans la rue ; son corps qu’elle va réinventer, réinventant ainsi sa manière propre d’entrer en relation au monde.
Il y a de la surprise dans le texte de Marie Dilasser, on pourrait croire de la folie. Mais tout ce qui se dit ici émerge de l’expérience d’un vécu et d’un ressenti. Il n’y a pas de fard. La langue est fluide, continue, s’adresse à soi, à personne et à tous.tes. Si j’écoute bien cette langue, j’entends la mienne cachée quelque part.
Faire le chemin de la connaissance de son propre corps, par la parole qui s’invente en sortant d’un trop-plein, adressée. Cette parole circulaire, libérée du tabou, surgissante, inévitable, qui se dévide dans une fugacité, c’est la nôtre.

 

Ceci est mon corps est une commande d’écriture à l’autrice Marie Dilasser.
Elle est la première pièce d’un cycle de créations, qui propose
un voyage du Je au Nous.

 


Marie Dilasser
Marie Dilasser est autrice, elle s’inscrit dans une démarche de « queerisation » du langage et des corps. Ses textes sont principalement écrits pour le théâtre. Ils sont mis en scène (entre autres) par Hélène Soulié, Michel Raskine, Laëtitia Guédon, Laurent Vacher, Blandine Pélissier et publiés aux éditions des Solitaires intempestifs, Quartett, Espaces 34 et Lansmann.

Claire Engel
Claire Engel est issue de la première promotion A3 théâtre Paris, n’a pas fait d’école de théâtre et s’est formée en compagnies. Elle est diplômée de l’Université de Montpellier (Master 2 création) et y enseigne. Comédienne, metteuse en scène et pédagogue, elle envisage ses trois métiers comme des vases communicants nécessaires. Elle crée des cycles de créations longs à partir de sujets sociétaux et utilise les possibilités du théâtre pour cheminer. Elle a été conseillère municipale, est aussi militante pour les droits des femmes, à EELV et au SYNAVI.

Charlotte Daquet
Charlotte Daquet est comédienne et metteuse en scène.
Formée à l’ENSAD de Montpellier sous la direction d’Ariel Garcia-Valdès. Elle cofonde la cie Moebius et joue dans tous les spectacles de la compagnie. Elle travaille avec la compagnie de L’individu à Marseille et travaille régulièrement avec Marion Pellissier. Depuis 2014, elle mène des laboratoires de recherche sur les méthodes d’écriture collective et des résidences d’immersions, notamment sur le thème du bouc émissaire.
Elle met en scène un diptyque sur le thème du bouc émissaire à l’âge de l’adolescence, Justine/Justine morcelée (2017-2019).
Elle joue dans Gladiatrice (2018), mis en scène par Claire Engel.
En 2020, elle débute un travail de recherche et d’immersion sur le Féminisme avec la compagnie les Grisettes et la metteuse en scène Anna Zamore.