LE BRUIT DES OS QUI CRAQUENT

« Le bruit des os qui craquent est une œuvre sensible, au texte cru. Mais à quoi correspond ce bruit ? Il inspire quelque chose de glaçant, de très violent comme un son qui résonne dans le silence de la mort, la chair ayant disparu des corps. Ce titre déjà nous indique un mode d’expression basé sur l’évocation pour parler d’une extrême violence.
Elikia, 13 ans, arrachée à sa famille pour devenir enfant-soldat, va raconter son histoire dans un cahier. Une lutte contre l’oubli, elle laisse une trace de vie dans le champ de la mort créé par les adultes. Elle fait la rencontre de Joseph, 8 ans, le plus jeune membre du camp des rebelles, qu’elle décide de sauver. Cette décision fait renaître son humanité et brise la chaîne de la violence. Ces enfants sont le symbole de la renaissance après l’horreur. Seul l’espoir et la beauté pourront soigner les âmes. 
Angelina, infirmière, seule représentation de l’adulte, témoigne devant un tribunal. Elle s’adresse directement aux spectateurs et raconte l’histoire de ces enfants. Elle alterne entre récits et lectures d’extraits du cahier d’Elikia, son allié, pour donner au public une vérité, un endroit sensible et fragile qui pousse le spectateur à une écoute attentive et nécessaire. »

L’autrice nous raconte cette dure réalité sans tomber dans le voyeurisme ou le misérabilisme grâce à des procédés de mise à distance et de symbolisme. C’est avec ces procédés et toute la poésie que donne à entendre le texte, que je souhaite créer ce spectacle. J’imagine une mise en scène où deux espaces-temps au plateau cohabitent et se répondent. Les voix des trois actrices sont accompagnées par les mélodies d’un violon en direct, pour créer un endroit sensible et vrai, où ces enfants peuvent encore avoir le droit d’espérer. »

« À toutes les Elikia de la terre qui portent l’espoir en bandoulière » – Suzanne Lebeau.