Collectif Giant’s Guts • Pauline Collin
INSOMNIE
Huis clos dans une chambre d’hôtel où les murs sont comme du carton.
Huis clos dans une chambre d’hôtel où les murs sont comme du carton.
Comment exister dans un système hiérarchique où le fonctionnement de domination et de promotion prime sur l’idée et le désir de cohésion sociale ? Pouvons-nous nous construire dans le culte du « meilleur », en constante compétition ? N’est-il pas injuste et infini ?
Dans ce seul en scène effréné, Thibaut Prigent interprète avec humour et panache près de quinze personnages, parmi lesquels s’esquisse l’histoire d’un vendeur de cuisines, dont les valeurs et les rêves sont à la marge des stratégies marketing au goût du jour. Par un concours de circonstances malheureuses, il se retrouve transféré dans un centre de réhabilitation psychiatrique où il fait des rencontres importantes et mène une lutte dans laquelle il se reconnaît enfin, traversant l’expérience du partage, de l’amour et de l’entraide.
Les Cartes Blanches sont des projets écrits, mis en scène et joués par les étudiante.s de la promotion 2022.
Il était bien content de l’avoir il travaillait pas
J’pense que l’autre il paye la maison et elle
Elle paye tout l’reste pi elle du coup elle a pas une flèche
C’te grosse con tellement elle est con. »
« Il était
Il n’y avait pas de lumière
Mais les bandes blanches étaient éclairées
Ou alors c’était des néons
En tout cas il y avait son visage. »
Les Hauts® Parleurs® est une nouvelle de science-fiction, écrite par Alain Damasio. Elle se déroule dans un monde parallèle, où la parole publique et le langage ont été privatisés. Au milieu de cet univers capitaliste exacerbé, existe des poches, des lieux de résistance, notamment la zone 17, lieu des tours Borgès et De Leuze, en périphérie de la ville. On y « trouve des branleurs, des artistes authentiques ou autoproclamés » : Les Hauts Parleurs. Ces poètes, crieurs publiques, pirates du verbe réinventent le langage pour contourner la loi.
On suit l’histoire de Clovis Spassky, Haut Parleur fabuleux, qui développe un style radical de langage exclusivement composé du mot-phonème « chat ». Mais, arrive le jour où le mot chat est à son tour privatisé.
Avec ce projet nous souhaitons explorer le théâtre par deux registres de jeu. D’une part la figure du conteur qui crée et qui concrétise l’univers dystopique de l’œuvre de Damasio. D’autre part, l’incarnation de personnages qui donneront à voir l’engagement et la lutte de chacun notamment le parcours de Clovis Spassky. En mettant, ainsi, en exergue la trajectoire d’un individu on éclaire la trame sociale qui l’environne. Ces lignes directrices dynamisent, renforcent le récit et nous servent pour mettre à distance l’histoire. Cette distance nous permet de développer un imaginaire science-fictionnel qui sera rendu concret par le travail de la scénographie, du son et de la lumière.
Ce spectacle est aussi la tentative de questionner au plateau les fondations d’un futur autre que celui promis. En partant d’une dystopie, où le monde nouveau ne serait qu’un vaste lieu d’expérimentation capitaliste et de marchandisation, nous racontons l’histoire d’une troupe d’individu.es qui tente de se lever et de glisser l’espoir et l’utopie, dans le monde, par les mots. C’est finalement la question de la désobéissance par la parole que l’on soulève. Et peut-être même la place du théâtre et du poétique dans un monde capitaliste.
C’est une histoire de gens dans les cases et de gens qui les traversent.
De gens qui sont immobiles et d’autres qui bougent.
De gens qui se cachent pour réfléchir, et d’autres qui montent sur les murs.
De gens qui croient des choses parce qu’elles sont écrites, et d’autres qui veulent
aller les vérifier.
De ceux qui aiment les règles et ceux qui ne les aiment pas.
De ceux qui parlent anglais et ceux qui ne le parlent pas.
De ceux qui aiment la tenue et ceux qui se font des trous.
De ceux qui ont peur des histoires et ceux qui aiment tomber dedans.
De ceux qui sont des garçons parce qu’on leur a dit, de ceux qui sont quand même
des filles.
C’est une histoire d’enfants qui dépassent quand ils colorient et se font des trous
aux genoux, de filles et de garçons qui grandissent dans le monde et n’aiment pas
qu’on les coince dans des cases.