Laure POUDEVIGNE
DINOSAURE
Il y avait une fois Muriel (à moins que ça ne soit Michel ?), un enfant disons, du genre qui joue au ballon, qui peut passer la clé de douze si besoin, qui se trouva un jour sur un mur sans plus de parents et avec un trou au genou.
Pourquoi elle se trouvait dans cette situation, l’enfant ? C’est une histoire pénible et troublante, mais le plus troublant, c’est ce qui se passe après, à savoir ce qui se passe quand elle descend de ce mur et qu’elle atterrit au beau milieu d’une partie de jeu bloquée, où des oies immobiles passent leur tour.
Du fait de cette préoccupante situation, Michel, Mumu (ça dépend), s’élance à travers les cases d’un jeu de l’oie imprévisible et fou pour tacher de décoincer la partie, c’est comme ça que se poursuit l’histoire.
La suite, c’est comment est-ce que l’enfant Mu (on dit Mu, c’est mieux comme ça) parviendra à trouver le jardin secret, la sortie, certaines réponses à certaines questions, et pourra recommencer à jouer à la marelle, au ballon, avec un dinosaure même, et se trouer le collant genou, sans plus que ça fasse toute une histoire (cette fois).
Sans concession ni à la méchanceté, ni à la bêtise, ni à l’imprévisible, Dinosaure est une quête d’identité qu’on veut trouver tout.e seul.e, comme un hymne tonitruant à celles et ceux qui dépassent des bords, et passent au travers des cases du jeu de l’oie comme de celui de l’Homme.
La Cie Paradisiaque poursuit son projet de recherche et de création artistique avec un nouveau projet d’écriture originale pour le théâtre et la danse contemporaine. Après avoir interrogé l’Autre dans Puisette & Fragile, l’équipe artistique se penche avec Dinosaure sur le questionnement de l’identité et de la norme, à travers l’odyssée de Mu.