ENSAD Montpellier • Gildas Milin
Casino est un titre trouvé dans l’œuvre de Stendhal. Le mot « casino » désigne tout lieu où l’on peut se réunir pour parler, jouer, danser, se divertir. A Grenoble, le cercle très noble, et bien connu de Stendhal, se nommait « le casino » sous la restauration. En italien, il signifie aussi un bordel, un Bazar et par extension, un Lupanar. Ce titre invite le public à composer le temps de la représentation, un cercle, un salon, pour écouter et sentir son écriture comme lui la conçoit : une quête de vérité sans fioriture, et pour une invitation au voyage, en « Stendhalie ».
C’est ainsi un « bordel Stendhal » qu’imagine et fabrique Frédéric Borie sous nos yeux, composé de bribes, de fragments, de souvenirs intimes de l’auteur, depuis sa jeunesse à son arrivée en Italie, sa terre d’élection. Ardeur et douceur se côtoient dans cet hommage à l’adresse de Stendhal, à l’homme autant qu’à sa plume. D’ailleurs, ce seul en scène est née d’un tissu de connivences artistiques et humaines entre passionnés : c’est Ariel Garcia-Valdès qui a convié Frédéric Borie à s’essayer à un spectacle inspirée de La Vie de Henry Brulard, livre issu d’un projet d’autobiographie sans concession de Stendhal, à l’approche imminente de la cinquantaine, constatant qu’il à passer sa vie à la chasse au bonheur ; « A trop vouloir vivre vivre avec son temps, on meurt de son époque » dit-il. Nicolas Oton, grand complice professionnel, a rejoint l’aventure à la direction, ainsi que Georges Lavaudant pour les lumières.
Avec elles et eux, l’évènement devait se poursuivre. C’est un pacte entre nous : on se retrouvera. On se retrouve pour Hugo, Théâtre complet.
VIRGINIA propose une rêverie autour de la figure de Virginia Woolf.
En se basant sur Les Vagues, Une Chambre à Soi, Mrs Dalloway, Réminiscences et son Journal, nous tentons de peindre le visage de l’écrivaine et soulever une question majeure de notre temps : comment faire coïncider à l’intérieur d’une femme la création et la vie pratique ? Virginia Woolf, qui n’a cessé d’apporter des éléments de réponses à cette question, s’est pourtant suicidée le 28 mars 1941 en se jetant dans la rivière Ouse. Notre histoire commence ici, par la fin, dans le monde merveilleux de la rivière où Percival et Bernard, deux créatures aux mille visages sont chargées de lui faire remonter le cours de sa vie à l’aide d’une banque de souvenirs. Course folle vers la mort dont elle découvre la possibilité de s’échapper grâce à l’écriture.
« Il y a un set de chansons que j’ai écrit et composé d’un coup, il y a une dizaine d’années, pendant une période d’amours tumultueuse. Ce set, je l’ai joué en premières parties d’ami.e.s chanteur.se.s ou sur des péniches à Paris ou dans des festivals de théâtre. Parfois en m’accompagnant seule (piano et ukulélé) parfois avec des musiciens. J’ai laissé refroidir tout ça, puis un jour avec un copain on a eu envie de faire un clip de Beau dommage, l’une des chansons du set. Ça m’a donné envie de revisiter ces chansons mais en leur donnant un autre point de vue, de créer à partir de cette matière une sorte de solo protéiforme où se mêleraient théâtre danse et chansons. Une chanteuse ou une femme qui quitterait tout pour aller…. nulle part… ou ailleurs sans connaître cet ailleurs. Qui quitterait surtout. J’ai inventé Katherine Poneuve pour mettre une distance avec mes histoires personnelles dont s’inspirent les chansons et pouvoir les questionner dans tous les sens et les confronter avec les pensées de différentes autrices féministes comme Silvia Federici, Virginie Despentes, Iris Brey ou Mona Chollet. Deux films m’inspirent beaucoup aussi : Wanda de Barbara Loden et Rain People de F.F. Coppola