Les Cartes Blanches sont des projets écrits, mis en scène et joués par les étudiante.s de la promotion 2022.
« Elle est partie avec lui et elle a rien dit
Elle est partie et elle nous a laissé toute sa merde
Il m’a dit votre appartement de merde
Mais moi j’lui dis j’tai pas demandé d’aller dedans
Il était bien content de l’avoir il travaillait pas
J’pense que l’autre il paye la maison et elle
Elle paye tout l’reste pi elle du coup elle a pas une flèche
C’te grosse con tellement elle est con. »
Les Cartes Blanches sont des projets écrits, mis en scène et joués par les étudiante.s de la promotion 2022.
KIIL
« J’ai vu-verrai tout cela… Je l’ai touché ! Nul besoin de fermer les yeux, il fallait tendre la main. Mais vous étiez trop occupé à vous caresser le ventre pour avoir ne serait-ce que l’idée de caresser le monde là-bas, et je ne parle pas de votre « grand-sommeil » à l’emporte pièce ! Je ne veux pas de votre rêve avec code, uniforme et soumission, et puis les pieds nus froids sur le marbre des salles communes ça me file des rhumes. Cet horizon qui se ferme là-bas, je l’ouvrirai. J’inventerai des pays, des terres, des feuilles, et jusqu’aux histoires qu’on se raconte dans les foyers qui germinent au-delà d’ici et partout à la fois. On parle d’un lieu, dans les écrits, à l’Ouest, où la terre n’est pas encore crée. On dit qu’elle évolue en fonction des sentiments de celui qui s’y trouve. Et il s’y crée des collines, des mers, des montagnes, des gouffres, devant nous, seuls, notre paire d’yeux à nous. J’irai, moi, cligner des yeux là-bas. Il paraît qu’on y meurt aussi parfois…»
Les Cartes Blanches sont des projets écrits, mis en scène et joués par les étudiante.s de la promotion 2022.
LA SAGRADA FAMILIA
« Il était
Il n’y avait pas de lumière
Mais les bandes blanches étaient éclairées
Ou alors c’était des néons
En tout cas il y avait son visage. »
MUES
Magies, soulèvements et autres phénomènes pour le monde à venir
Par où recommencer ? Et dans quel sens ? Avec qui ? Questions exacerbées par l’époque, le post-confinement, les vacillements du milieu, du pays, du monde – en même temps, Montaigne le disait déjà en son temps : « Le monde n’est qu’une branloire pérenne. Toutes choses y branlent sans cesse : la terre, les rochers du Caucase, les pyramides d’Egypte, et du branle public et du leur. La constance même n’est autre chose qu’un branle plus languissant. » Il y a, étonnamment, et à l’échelle de la Compagnie, une certitude : nous repartons ensemble, et depuis plus de vingt ans, ce n’est pas rien, avoir encore des espaces à creuser, explorer des façons de faire, et, au-delà de ce qui nous lie, d’affirmer, dans le paysage contemporain, un duo de créatrices.
En mars 2020, la Compagnie Tire pas la Nappe, à l’invitation conjointe de Carole Thibaut directrice du CDN de Montluçon et de Laëtitia Guédon, directrice des Plateaux Sauvages, se lance dans l’aventure du Grand Brasier. Des duos et trios de créatrices se forment. Marion Aubert rencontre Solenn Denis, de la Compagnie le DENISIAK, et Aurélie Van Den Daele, du Deug Doen Group.
Au début, il s’agissait de répondre à une commande sur le thème des Sorcières.
MINABLE UMAIN / BLURNOUT
Minable Umain met en scène une employée devant accomplir, avant le soir, une tâche qu’elle se sait incapable de réaliser. Elle explorera alors toutes les possibilités qui s’offrent à elle, des plus évidentes aux plus absurdes.
Ce spectacle est un solo tout public pour une comédienne, sur un texte de Romain Nicolas inspiré par des témoignages de salarié·e.s du tertiaire autour de la souffrance au travail et du burn-out.
Mêlant rire et tragique, joie langagière et inquiétude(s), il déploie un dispositif scénique léger reposant avant tout sur la langue et le jeu d’acteur.
NUIT
C’est l’histoire de la dernière nuit, entre rêve et réalité, de Jean. Une nuit d’errance, de rencontres, de paroles, de drogues et d’alcool, une nuit intime et la nuit d’une époque. Il croise des femmes, des amis, sa mère, son enfant, les fantômes de sa vie… Sa dernière nuit, drôle et tragique, avance vers sa propre mort, inexorablement.
J’ai voulu écrire un requiem pour ma génération, celle née après la guerre froide en Occident, ayant connu l’avènement d’internet à sa majorité, n’ayant vécu sa sexualité que sous fond de sida, ayant grandi au son de l’électro et des chiffres du chômage, dans la banalisation des drogues, et abreuvée par la télévision, les radios libres, les commencements de l’information continue. Sans bien comprendre qu’on était peut-être à la fin du monde, on vivait comme si on était à la fin de l’Histoire. Par manque d’idéal ou par manque d’espoir je ne sais pas, on ne s’est jamais trop projetés.
Ce texte me semble parler de cela : une nuit occidentale, des désirs malades, une foi vide, des corps-objets, des héritages inopérants, une banalité bavarde et inconséquente, qui n’aboutissent – pour le moment – à rien. Ou à contribuer au pire. Nuit est un non-éloge funèbre pour enterrer un rapport au monde, pour qu’en naisse un autre, parce que le monde lui-même nous y assigne aujourd’hui. Une invitation à construire de nouveaux châteaux de sable.
C’est aussi l’histoire d’un groupe, le Collectif Moebius, sorti de l’ENSAD en 2008. Il y a 10 ans, je signai avec eux ma première mise en scène, Sans pères. Aujourd’hui, nous avons changé. Notre groupe aussi. Notre monde aussi.
LOOKING FOR QUICHOTTE
Dans cette nouvelle version, Quichotte devient un « chevalier-rockeur » garant de la mémoire de toute l’Histoire – et surtout l’Esprit – du rock’n’roll. A l’age de la cinquantaine, il décide de brandir sa guitare, à l’instar des figures qu’il admire (Chuck Berry, Woody Guthrie, Johnny Cash, Leonard Cohen, Bryan Wilson, Ray Davies, Scott Walker, en passant par Frank Zappa, Robert Wyatt, Captain Beefheart, Marc Hollis ou Nick Cave)… autant d’idoles qui appartiennent à un siècle révolu. Il adoube son roadie « batteur », et il part avec lui en tournée. Se considérant « trop jeune pour être vieux », « voulant le monde, et le voulant maintenant », tel un Bob Dylan lors de sa Rolling Thunder Revue, sa quête, pourtant, est moins tournée vers le Succès que vers l’Aventure.
LA FUGUE
Comment exister dans un système hiérarchique où le fonctionnement de domination et de promotion prime sur l’idée et le désir de cohésion sociale ? Pouvons-nous nous construire dans le culte du « meilleur », en constante compétition ? N’est-il pas injuste et infini ?
Dans ce seul en scène effréné, Thibaut Prigent interprète avec humour et panache près de quinze personnages, parmi lesquels s’esquisse l’histoire d’un vendeur de cuisines, dont les valeurs et les rêves sont à la marge des stratégies marketing au goût du jour. Par un concours de circonstances malheureuses, il se retrouve transféré dans un centre de réhabilitation psychiatrique où il fait des rencontres importantes et mène une lutte dans laquelle il se reconnaît enfin, traversant l’expérience du partage, de l’amour et de l’entraide.