MONTPELLIER DANSE 2025

La compagnie Shonen, dont le chorégraphe Eric Minh Cuong Castaing est aujourd’hui associé à Montpellier Danse, explore les modes relationnels et les représentations des corps contemporains à l’heure du numérique. Dans des pièces inclusives, cet artiste pluriel (danse, photo, vidéo) s’empare de la chorégraphie pour interroger les manières dont les technologies de pointe modifient les perceptions des corps en marge (handicap physique ou social).
Forme(s) de vie montre ainsi des corps empêchés à qui on offre les moyens de se réapproprier, le temps du processus de travail et du spectacle, les gestes dont ils ont été privés. Cette nécessité du geste rassemble sur scène les danseurs et des interprètes en perte de mobilité (une danseuse et un ex-boxeur professionnel) et conduit tous les corps et machines à s’augmenter et à s’influencer les uns les autres.
Ces corps qui se soutiennent et construisent des récits communs transforment le plateau du Hangar Théâtre en un écosystème à part entière qui se déploie avec grâce et émotion sous les yeux du public, qui expérimente une façon d’être humain inédite, surprenante et émouvante. Cette aventure collective nous conduit à interroger nos propres positions de spectateurs : Quels gestes conserverions-nous, si le mouvement devenait pour nous un enjeu, un combat nécessitant une attention sans faille ? Ces forme(s) de vie n’ont de sens que reliées les unes aux autres, avec la danse comme espace de relation. Soit « Faire art comme on fait société ». 
Isabelle Danto

Pièce chorégraphique d’Eric Minh Cuong Castaing en collaboration artistique avec Aloun Marchal et Marine Relinger
Avec : Elise Argaud, Yumiko Funaya, Aloun Marchal, Kamel Messelleka, Nans Pierson / Et la présence à l’écran de : Martial Bucher, Soizic Carbonnel, Jeanne Colin, Yoshiko Kinoshita, Eric Minh Cuong Castaing, Annie Ode et Bruno Santili / Chorégraphie : Éric Minh Cuong Castaing, Aloun Marchal / Dramaturgie : Marine Relinger / Direction technique : Virgile Capello / Scénographie : Anne-Sophie Turion, Pia de Compiègne / Création sonore : Renaud Bajeux / Création lumière : Nils Doucet / Costumes : Silvia Romanelli / Films : Victor Zébo (image), Renaud Bajeux (création sonore), François Charrier et Samuel Poirée (son), Lucie Brux (montage), Scarlett Garson (direction de production), Samuel Tuleda (direction régie), Alexis Lambotte – Label 42 Studio (étalonnage)
Production : Compagnie Shonen / Coproduction : Festival de Marseille, Ballet National de Marseille, Pôle Arts de la Scène -Friche Belle de Mai, Prix le BAL de la Jeune Création – Adagp 2020, Vooruit Gand, Points Communs Scène nationale de Cergy Pontoise, Tanzhaus NRW Düsseldorf, Fonds Transfabrik, Carreau du Temple, Charleroi Danse, Le Vivat-Armentières, Les Ballets CdelaB, Ministère de la Culture Délégation à la Danse, C.N.C. DICRéAM, département des Bouches du Rhône – «Ensemble en Provence», Région Sud – Carte Blanche aux Artistes 2020, DRAC PACA & ARS PACA – «Culture et Santé», Fondation Porosus, Fondation Handicap et Société / Avec le soutien de ICK Dans Amsterdam / Mise à disposition de studios : Lieux Publics – CNAREP – Pôle Européen de Production – Marseille, K.L.A.P. – Maison pour la Danse – Marseille, Marseille Objectif Danse, Pôle 164 Marseille, Friche Belle de Mai / Partenariats Santé : La Maison – Gardanne, Hôpital Sainte Marguerite – Marseille, Hôpital Bretonneau – Paris
Crédit photo : Shonen

Après le duo ALGERIA ALEGRIA, présenté à Montpellier Danse en 2023, David Wampach – avec lequel le festival mène un compagnonnage fidèle – revient cette année pour y dévoiler sa nouvelle création, au titre subtilement intrigant : DU FOLIE. Inscrite dans un cycle de travail au long cours consacré aux folies, celle-ci aborde la folie au masculin pour décentrer la perception et instiller d’emblée un trouble dans le genre (et le jeu). Sur quel sol marchons-nous ? De quelle réalité parlons-nous ? Où se situe la frontière – si elle existe – entre la raison et la déraison ? Qu’est-ce que le véritable endroit ? Vers quoi allons-nous ? Tels sont les principaux questionnements qui sous-tendent la pièce.
Approché ici de manière radicalement singulière, le mot « folie » révèle toute sa polysémie, et toute sa sève émancipatrice et anticonformiste. Rappelons-nous l’aphorisme d’Érasme dans L’éloge de la folie : « C’est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous ». Chacun avec ses spécificités propres, trois interprètes d’âges et de corps différents – Zakary Bairi, Pascal Landrau, David Wampach – s’unissent pour générer au plateau une forme de « danse à l’envers », faite de gestes, de rires, d’imprévus, de bruits et de musiques. Ensemble, ils s’emploient à (dé)construire un monde autre, en rupture avec celui dans lequel nous vivons. Une tentative aussi étonnante qu’exaltante.
Jérôme Provençal

Chorégraphie : David Wampach / Danse : Zakary Bairi, Tom Crebassa, Pascal Landrau, David Wampach / Son : Jérôme Hoffman / Lumière : Abigail Fowler / Costumes : Marion Xardel / Éléments scénographiques : Emmanuelle Debeusscher / Conseils artistiques : Dalila Khatir, Silvia Di Rienzo, Léa Leclerc, Tamar Shelef, Christian Ubl
Production : Association Achles / Coproduction : Festival Montpellier Danse 2025, CCN DE GRENOBLE-Centre chorégraphique national de Grenoble dans le cadre de l’accueil studio / L’association Achles est conventionnée par la ministère de la culture-DRAC Occitanie. Avec le soutien de la région Occitanie, du département du Gard, et de la Ville de Montpellier / Mise à disposition de studios : la Filature du Mazel, à la Bulle Bleue et à l’ENSAM, dans le cadre du dispositif « Résidence d’artiste » de l’ENSAM et du ministère de la culture-DRAC Occitanie / Avec l’aide du Théâtre de Nîmes, Scène Conventionnée d’intérêt national – art et création – Danse Contemporaine dans le cadre d’une mise à disposition d’un studio
Avec le soutien de la Fondation BNP Paribas pour l’accueil en résidence à l’Agora, cité internationale de la danse.
Crédit photo : Sandy Korzekwa