MONTPELLIER DANSE 2022
DANSEUSE,
Muriel Boulay
Muriel Boulay a traversé des pages entières de l’histoire de la danse française. De sa formation à l’Opéra de Paris à ses collaborations avec de multiples chorégraphes, de Félix Blaska à Jean-Claude Gallotta, elle a vécu dans son corps des transformations esthétiques profondes qu’elle explore aujourd’hui dans une création simplement intitulée Danseuse.
À la manière d’un journal intime, elle y raconte le ressenti d’une artiste, au gré des rencontres et des émotions. Avant même sa formation classique à l’École de danse de l’Opéra de Paris, elle tourne dans L’Âge heureux, feuilleton légendaire de 1966 qui raconte le quotidien des petits rats. Sa carrière est parsemée d’aventures artistiques, du Théâtre du Silence de Brigitte Lefèvre et Jacques Garnier au Ballet de l’Opéra de Lyon, où Muriel Boulay est nommée danseuse étoile et danse les œuvres de Kurt Jooss, Hans Van Manen ou encore Maguy Marin. Interprète fine, au croisement des techniques, elle suit les révolutions esthétiques de la nouvelle danse française, qui l’amènent en 1986 chez Jean-Claude Gallotta.
À l’aide de photos et de vidéos, Danseuse revient sur l’effort, la jubilation, les épreuves d’une vie passée à danser, qui nourrit aujourd’hui une proposition scénique inédite. Des partitions de Torgue et Houppin, Chopin et Berlioz accompagnent ce « récit réel et rêvé » à plusieurs voix, parti de cette interrogation de Spinoza : « Que peut le corps ? » « Personne n’en sait rien », répondait le philosophe. Sauf peut-être une danseuse.
Laura Cappelle
Création, mise en scène, interprétation : Muriel Boulay / Assistant à la mise en scène : Simon Rochereau / Lumière : Manuel Bernard / Montage vidéo : Jocelyn Rault / Costume : Claude Murgia / Musique : Frédéric Chopin, Prélude Opus 28, Hector Berlioz, Marche des Troyens, Henry Torgue et Serge Houppin, Mammame, Ulysse, Les Survivants.
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MONUMENT 0.9: REPLAY,
Eszter Salamon
Danser pour conjurer l’oubli ? En 2004, avec Reproduction qui s’inspirait des figures du Kama Sutra, la danseuse et chorégraphe Eszter Salamon interrogeait le pouvoir et le désir à travers la reconfiguration continue des corps. Que reste-t-il des mouvements de l’époque ? MONUMENT 0.9: Replay revient à ce matériau chorégraphique, avec cinq interprètes, pour le « rejouer » et développer les interactions entre la voix, le langage et le mouvement. Traversant des paysages sonores, la pièce explore le lien entre la beauté du toucher et l’écoute, célébrant l’épiderme comme lieu de perception, de vibration et d’échange. Les corps dénudés s’agencent et se réagencent dans un temps étiré, invitant les spectateurs comme les performeurs à redécouvrir les qualités physiques, fictionnelles et poétiques de la peau. Les ralentis surprenants, la sensualité assumée et l’empathie pour réécrire ce qui se présente comme un « traité du plaisir : plaisir de dessiner les mouvements, plaisir de regarder ». MONUMENT 0.9: Replay crée ainsi un espace partagé, « un écosystème où peuvent coexister des architectures vivantes et mortes, des corps organiques et inorganiques, des énergies matérielles et immatérielles ». C’est une œuvre radicalement polyphonique, qui joue et rejoue sans fin l’intimité pour redonner formes et contours à une histoire à plusieurs voix qui libère l’imaginaire de chacun.
Isabelle Danto
Concept, chorégraphie et direction artistique : Eszter Salamon / Chorégraphie, voix et performance : Ghyslaine Gau, Arantxa Martinez, Pol Pi, Lola Rubio, Tamar Shelef / Concept scénographique : Eszter Salamon, Garth Roberts / Scénographie : Garth Roberts / Texte : Eszter Salamon, Élodie Perrin / Composition musicale : Eszter Salamon, Cristián Sotomayor / Enregistrements et environnement sonore : Claudia Mattai Del Moro / Alto : Pol Pi / Lumière : Catalina Fernandez / Coach vocal : Johanna Peine / Pratique corporelle : Joséphine Evrard / Regard extérieur : Tamar Shelef, Christine De Smedt / Création olfactive : Elisabeth Schaduw / Direction technique création, réalisation du décor : Amina Nouns / Directeur technique : Matteo Bambi / Assistant de répétitions : João Carvalho.
Spectacle précédé du film REAPPEARANCE, à 17h
Danseuse, artiste de cabaret, mais aussi actrice au cinéma comme au théâtre, Valeska Gert (1892-1978) fut l’une des personnalités phare des scènes artistiques d’avant-garde berlinoise et européenne des années 1920 et 1930. Depuis quelques années, Eszter Salamon développe une relecture de l’œuvre de cette artiste singulière de l’histoire du XXe siècle qui, malgré l’énergie et l’inventivité qu’elle continua à déployer après la guerre, sera par la suite oubliée. Reappearance, est un dialogue avec la vie et l’œuvre riche et subversive de Valeska Gert et la première expérimentation d’Eszter Salamon dans la réalisation cinématographique.
Réalisation et performance : Eszter Salamon / Directrice de la photographie : Marie Zahir / Conseil dramaturgique, Regard extérieur : Nora de Baan / Enregistrement son : Nora de Baan / Montage : Minze Tummescheit / Étalonnage : Arne Hector / Graphisme : Melissa Dullius / Sound Design, Musique, Re-recording Mixing : Felicitas Heck
DANSEUSE
Jeudi 30 juin à 18h
Vendredi 1er juillet à 18h
MONUMENT 0.9: REPLAY
Samedi 2 juillet à 18h
Dimanche 3 juillet à 18h
précédé du film REAPPEARANCE à 17h