GILDAS MILIN

Session préparatoire au spectacle de sortie des élèves de 3ème année.
Du 1er au 26 avril 2024

L’hiver de l’année 2080, dans la Chapelle Saint-Louis de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, une artiste plasticienne, Célestine-Sixtine Ans Roth, ouvre au public sa dernière création (voire créature) : une sculpture vivante, œuvre de fiction mobile, plastique et théâtrale, pour tenter de façon fragmentée de rendre compte des liens qui ont pu se tisser entre arts et sciences, médecine et théâtre – depuis l’hôpital de la Pitié Salpêtrière (autour de l’année 1985) – dans une version rêvée, parfois cauchemardée, du parc, de la chapelle, des couloirs, des salles de soin, des lieux de conférences, du laboratoire clinique – jusqu’ à un retour, sous forme d’exposition-représentation en 2080 – date depuis laquelle il est peut-être possible (pour un public) de saisir l’importance de ce qui aura pu se jouer, au cours des décennies, entre des êtres à la poursuite de l’amour et de l’intelligence dans le soin et l’attention qu’on peut se porter les unes, les uns, aux autres, lorsque la maladie et les troubles sont de la partie.

Arche s’intéresse entre autres aux relations entre théâtre et médecine à la fin du XIXe siècle et interroge, d’un côté, la « théâtralisation » des pratiques médicales de l’ époque, de l’autre, une entrée des sciences et de la médecine dans le théâtre de la fin du XIXe siècle.
Plus précisément encore, cette fiction questionne et met en jeu les relations entre certains médecins et neurologues de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, certaines malades, patientes, et certains auteurs de théâtre, qui seront, ensemble, à l’origine de la naissance d’un répertoire inédit pour l’ époque et dont l’influence se fait encore sentir aujourd’hui : « Le Théâtre Médical du Grand Guignol ».
Alfred Hitchcock a pu notamment dire que sans sa « rencontre » avec ce répertoire si particulier et clinique (qui est le moins connu de l’ensemble des dramaturgies du Grand Guignol), il n’aurait jamais pensé produire et réaliser un cinéma de l’effroi, du suspens et des méandres du psychisme humain.

© photo : Patrick Laffont De Lojo