Biennale des Arts de la Scène en Méditérranée

Biennale des Arts de la Scène en Méditérranée

La Biennale des Arts de la Scène en Méditerranée n’aura pas lieu, les représentations ainsi que les activités, rencontres, laboratoires, expositions, prévus dans ce cadre, sont annulés.
La Méditerranée peut aujourd’hui, comme à son heure la Palestine pour Mahmoud Darwich, valoir pour nous comme métaphore. C’est un nom sans drapeau. C’est la concentration, à si petite échelle, de tant de frontières et de dialectes, de fractures ouvertes sur les routes du commerce, de la guerre et du tourisme. C’est un espace où des peuples voisins partagent le poids des désastres et la joie des levées. C’est une mythologie, trempée dans la matière historique des luttes. La Méditerranée est une scène.
Initiée par le Théâtre des 13 vents CDN Montpellier et portée par un ensemble de partenaires culturels à Montpellier et à l’entour, la Biennale des Arts de la Scène en Méditerranée réunit du 2 au 21 novembre 2020 des artistes et des équipes artistiques travaillant sur les rives de la Méditerranée.
Imaginée comme un lieu de partage des œuvres et de la pensée, la Biennale propose un programme de spectacles, d’ateliers, de rencontres et de lectures, mêlant théâtre, danse, musique, cirque, écritures contemporaines.
Donner un aperçu de la création contemporaine en Méditerranée, croiser des territoires géographiques et imaginaires, partager avec tous des questions artistiques et politiques, rendre sensibles les contradictions et les espérances, c’est là l’idée, l’esprit qui animent cette Biennale, sa seule et simple nécessité
Les 06 et 07.11 • 18:00
Louise Arcangioli • CE QU’IL ME RESTE
Cinq femmes entrent dans ce qu’il reste d’une maison. Elles commencent à construire une table. Elles construisent depuis cette table l’espace scénique, psychique et poétique dans lequel élaborer une parole et reconstituer des souvenirs ; c’est un chantier, qu’elles lancent pour questionner et comprendre leur place de femmes dans la famille et la société.
« [C’est] l’irruption d’une prise de conscience. Irruption douloureuse, mais suivie d’une joie, d’une force particulière, d’un sentiment de délivrance, de solitude brisée », dit Annie Ernaux à propos de la lecture de Bourdieu. C’est ce choc ontologique et ce qu’il fait advenir que nous voulions mettre en scène. La lutte de ces femmes pour ne plus perpétuer l’histoire, pour venir perturber la répétition.
Ce qu’il me reste de l’héritage avec lequel nous construisons. Ce qu’il me reste d’elle, de la mère, comme gestes, habitudes, comme ressemblances. Ce qu’il me reste comme objets : comme poids à porter ou comme supports. Ce qu’il me reste à faire, pour pouvoir avancer. Ce à quoi je dois renoncer, ce que je laisse là. Et encore ce qu’il me reste à vivre.
Note : les actrices fument de nombreuses cigarettes durant la pièce, ce qui pourrait déranger le confort de certains spectateurs.


Le 09.11 • 18:00
La NOUR • Mounâ Nemri • MEKTOUB
Un seule-en-scène multi-personnages; mi-théâtre de cirque, mi-chant sous la douche, mi-danse expérimentale et mi-makrouds de ma Mima.
Des formes, des femmes, une femme : boule à facette aux multiples ipséités. Une « blédarde » à la poétique lumineuse, une jeune lascarde et sa part d’ombre, le tout raconté par une trentenaire qui questionne ce dont elle hérite et ce dont elle s’acquiert, ce dont elle a honte et ce dont elle est fière. Une odeur de menthe fraiche embaume l’atmosphère, des cerceaux qui se transforment et défient les règles métaphysiques. Un corps qui parle de 1001 manières. Une spirale éternelle , en quête d’amour-propre, d’affirmation et de lumière. Une auto-fiction poéticomique, aux couleurs d’ici et là-bas, un récit intime, éclectique, comme un hommage à tout ce qui compose notre soi erratique.

Le 09.11 • 19:00
Laura Kirschenbaum • NO HARD FEELINGS
NO HARD FEELINGS s’inscrit dans un projet au long cours, Le H.A.N.D, dont il constitue, après Word ! Je tedonne ma parole, le second solo. Remontant jusqu’à la scène originaire – pomme croquée, humanité damnée – Laura Kirshenbaum tord le cou aux représentations archétypales de la femme, en célébrant les avatars d’Eve à la loupe du devenir-sorcière, devenir-putain, devenir-misérable. Sa recherche, inspirée par les travaux de la théoricienne féministe Rosi Braidotti, se double d’une approche complexe de la corporéité, toujours en perpétuelle évolution, aux confins de l’imaginaire et de sa prolifération d’images. Entre geste ordinaire et mouvement chorégraphié, récit structurant et parole insensée, c’est dans les écarts que se troublent et s’inventent les fictions de la féminité.

Le 13.11 • 14:30
Rencontre avec Marie-José Mondzain, philosophe
Marie-José Mondzain est philosophe, directrice émérite au CNRS, spécialiste du rapport à l’image. Son travail se prolonge dans le champ politique.
Invitée à travailler avec les élèves de l’ENSAD de Montpellier, Marie-José Mondzain assistera également aux spectacles de la Biennale des Arts de la Scène en Méditerranée. À la suite de quoi, elle échangera sur ce parcours de spectatrice lors d’une discussion ouverte aux étudiants de l’ENSAD, d’exerce, de la Filière Théâtre et Cinéma de l’Université Paul-Valéry et du Centre des arts du cirque Balthazar…

Le 14.11 • 18:00
L’élan de l’autre • Rencontre professionnelle autour de la traduction
Notre proposition s’appelle « L’élan de l’autre » et non pas « L’élan vers l’autre ». L’acte de traduction cherchant à capter et accueillir le souffle et l’énergie (poétique) d’une autrice ou d’un auteur étranger, cet accueil de la langue de l’autre déplace la nôtre. Et c’est heureux : faite de croisements et de contiguïté avec d’autres, toute langue est enrichie de vitalités allogènes.
Au-delà même de la traduction, nous souhaitons pendant ce temps de rencontre expérimenter les écarts et tenter des déplacements générés moins par le sens des mots que par leur sensualité rythmique, la richesse de leurs couleurs ou des paysages qu’ils chantent.
Avec :
– Daniel Lühman (traducteur littéraire français, s’intéressant également à la danse, à la chorégraphie en espace public et aux interactions possibles entre texte et mouvement)
– Tomislav Zajec (auteur croate)
– Karine Samardžija (traductrice du croate au français)
– Reyhan Özdilek (traductrice, actrice, danseuse et metteure en scène turque)
– David Léon (auteur français)
– Béla Czuppon (directeur artistique de la Compagnie Les Perles de Verre, anime La baignoire – lieu des écritures contemporaines de Montpellier)
– Florence March (professeur de théâtre et traductrice)

télécharger le calendrier complet de la Biennale

ÉVÉNEMENT ANNULÉ

Les 6 et 7/11 à 18:00
LOUISE ARCANGIOLI • CE QU’IL ME RESTE

Le 9/11
18:00 La NOUR • Mounâ Nemri • MEKTOUB
19:00 LAURA KIRSCHENBAUM • NO HARD FEELINGS

Le 14/11 à 18:00
CIE LES PERLES DE VERRES • BÉLA CZUPPON • L’ÉLAN DE L’AUTRE – PERFORMANCE(S) AUTOUR DE LA TRADUCTION

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