Biennale des Arts de la Scène en Méditérranée
Louise Arcangioli • CE QU’IL ME RESTE
Cinq femmes entrent dans ce qu’il reste d’une maison. Elles commencent à construire une table. Elles construisent depuis cette table l’espace scénique, psychique et poétique dans lequel élaborer une parole et reconstituer des souvenirs ; c’est un chantier, qu’elles lancent pour questionner et comprendre leur place de femmes dans la famille et la société.
« [C’est] l’irruption d’une prise de conscience. Irruption douloureuse, mais suivie d’une joie, d’une force particulière, d’un sentiment de délivrance, de solitude brisée », dit Annie Ernaux à propos de la lecture de Bourdieu. C’est ce choc ontologique et ce qu’il fait advenir que nous voulions mettre en scène. La lutte de ces femmes pour ne plus perpétuer l’histoire, pour venir perturber la répétition.
Ce qu’il me reste de l’héritage avec lequel nous construisons. Ce qu’il me reste d’elle, de la mère, comme gestes, habitudes, comme ressemblances. Ce qu’il me reste comme objets : comme poids à porter ou comme supports. Ce qu’il me reste à faire, pour pouvoir avancer. Ce à quoi je dois renoncer, ce que je laisse là. Et encore ce qu’il me reste à vivre.
Note : les actrices fument de nombreuses cigarettes durant la pièce, ce qui pourrait déranger le confort de certains spectateurs.
Le 09.11 • 18:00
La NOUR • Mounâ Nemri • MEKTOUB
Un seule-en-scène multi-personnages; mi-théâtre de cirque, mi-chant sous la douche, mi-danse expérimentale et mi-makrouds de ma Mima.
Des formes, des femmes, une femme : boule à facette aux multiples ipséités. Une « blédarde » à la poétique lumineuse, une jeune lascarde et sa part d’ombre, le tout raconté par une trentenaire qui questionne ce dont elle hérite et ce dont elle s’acquiert, ce dont elle a honte et ce dont elle est fière. Une odeur de menthe fraiche embaume l’atmosphère, des cerceaux qui se transforment et défient les règles métaphysiques. Un corps qui parle de 1001 manières. Une spirale éternelle , en quête d’amour-propre, d’affirmation et de lumière. Une auto-fiction poéticomique, aux couleurs d’ici et là-bas, un récit intime, éclectique, comme un hommage à tout ce qui compose notre soi erratique.
Le 09.11 • 19:00
Laura Kirschenbaum • NO HARD FEELINGS
NO HARD FEELINGS s’inscrit dans un projet au long cours, Le H.A.N.D, dont il constitue, après Word ! Je tedonne ma parole, le second solo. Remontant jusqu’à la scène originaire – pomme croquée, humanité damnée – Laura Kirshenbaum tord le cou aux représentations archétypales de la femme, en célébrant les avatars d’Eve à la loupe du devenir-sorcière, devenir-putain, devenir-misérable. Sa recherche, inspirée par les travaux de la théoricienne féministe Rosi Braidotti, se double d’une approche complexe de la corporéité, toujours en perpétuelle évolution, aux confins de l’imaginaire et de sa prolifération d’images. Entre geste ordinaire et mouvement chorégraphié, récit structurant et parole insensée, c’est dans les écarts que se troublent et s’inventent les fictions de la féminité.
Le 13.11 • 14:30
Rencontre avec Marie-José Mondzain, philosophe
Marie-José Mondzain est philosophe, directrice émérite au CNRS, spécialiste du rapport à l’image. Son travail se prolonge dans le champ politique.
Invitée à travailler avec les élèves de l’ENSAD de Montpellier, Marie-José Mondzain assistera également aux spectacles de la Biennale des Arts de la Scène en Méditerranée. À la suite de quoi, elle échangera sur ce parcours de spectatrice lors d’une discussion ouverte aux étudiants de l’ENSAD, d’exerce, de la Filière Théâtre et Cinéma de l’Université Paul-Valéry et du Centre des arts du cirque Balthazar…
L’élan de l’autre • Rencontre professionnelle autour de la traduction
Au-delà même de la traduction, nous souhaitons pendant ce temps de rencontre expérimenter les écarts et tenter des déplacements générés moins par le sens des mots que par leur sensualité rythmique, la richesse de leurs couleurs ou des paysages qu’ils chantent.
Avec :
– Daniel Lühman (traducteur littéraire français, s’intéressant également à la danse, à la chorégraphie en espace public et aux interactions possibles entre texte et mouvement)
– Tomislav Zajec (auteur croate)
– Karine Samardžija (traductrice du croate au français)
– Reyhan Özdilek (traductrice, actrice, danseuse et metteure en scène turque)
– David Léon (auteur français)
– Béla Czuppon (directeur artistique de la Compagnie Les Perles de Verre, anime La baignoire – lieu des écritures contemporaines de Montpellier)
– Florence March (professeur de théâtre et traductrice)
• ÉVÉNEMENT ANNULÉ •
Les 6 et 7/11 à 18:00
LOUISE ARCANGIOLI • CE QU’IL ME RESTE
Le 9/11
18:00 La NOUR • Mounâ Nemri • MEKTOUB
19:00 LAURA KIRSCHENBAUM • NO HARD FEELINGS
Le 14/11 à 18:00
CIE LES PERLES DE VERRES • BÉLA CZUPPON • L’ÉLAN DE L’AUTRE – PERFORMANCE(S) AUTOUR DE LA TRADUCTION