LE MALHEUR INDIFFÉRENT
Georges Lavaudant
De Peter Handke
1ERE PARTIE : Mémoire déguisée 1920 – 1972
2EME PARTIE : Le malheur indifférent
Dans ce roman, publié en 1972, l’auteur raconte la vie de sa mère, qui vient de se suicider à l’âge de 51 ans. Le récit paraît simple : d’une plume assez objective, il dépeint la vie d’une femme qui, malgré sa soif d’instruction, a dû rapidement abdiquer face au déterminisme d’un avenir sans désir dicté par le milieu paysan de l’époque, une femme qui s’est sans doute, de ce fait, mariée trop tôt, une femme qui a traversé la guerre, puis la division de l’Allemagne, pour finir par sombrer dans une profonde dépression et attenter à ses jours avec une certaine méticulosité.
Au travers du voile de neutralité de ton, de cette écriture austère, résolument dénuée d’émotion, c’est tout un panel de complexités qui cherche à percer, exploser, de manière tumultueuse, voire agressive. Évidemment voulue et assumée par l’écrivain, cette veine est celle que suit Lavaudant. Derrière l’apparence du dicible se joue la violence de l’indicible. Il s’agit là de l’ineffable de la petite comme de la grande histoire.
S’appuyant sur la forme romanesque pour faire surgir tous les vecteurs de vivacité scénique, Georges Lavaudant envisage son adaptation comme un diptyque. La forme de la première partie explore d’innovants états de corporéité, en une nébuleuse chorégraphiée qui exacerbe les références au musical-hall ; en émane une atmosphère mystérieuse qui ouvre l’imaginaire du public sur la toile de fond du contexte historique. Dans le deuxième volet, le metteur en scène s’appuie sur le texte écrit à la première personne du singulier, à l’instar d’un journal autobiographique, pour répartir les « je » entre les sensibilités de ces comédiens.ennes de demain. Ces fragments de récits, pris en charge tour à tour par ces jeunes interprètes, viennent rétro-éclairer les parts d’ombre de l’énigme de la première partie, donnant une apparence de cohérence à l’ensemble.
Avec : Marwan Ajili, Léopold Bertheau, Clara Bertholle, Célia Farenc, Juliette Jeanmougin, Clara Lambert, Paul Larue, Coline Le Bellec, Tristan Leroy, Eloïse Marcenac, Nicolas Mares, Hugo Serre, Colin Sinoussi, Lauretta Tréfeu
Création lumière : Georges Lavaudant et Yannick Delval / Création son : Jean-Louis Imbert et Sébastien Devey / Construction décors : Rémi Jabveneau / Création costume : Nadia Rahmouni / Régie plateau : Karim Ftaïs / Régie lumière : Justine Yousfi / Habillage : Laetitia Chazalon / Chorégraphe : Fabrice Ramalingom
Production : Ensad Montpellier
Avec le soutien de la Drac Occitanie, de la région Occitanie et de la Métropole de Montpellier.
Remerciements à Sylvie Cailler, Jocelyne Milazzo et Jean-Pierre Vergier.
Crédit photos : Clara Lambert
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Georges Lavaudant
Après vingt années de théâtre à Grenoble avec la troupe du Théâtre Partisan, Georges Lavaudant est nommé co-directeur du Centre Dramatique National des Alpes en 1976. En 1979, il monte La Rose et la Hache d’après Carmelo Bene et William Shakespeare, pièce dans laquelle Ariel Garcia Valdès et lui sont seuls sur scène. En 1981, il devient directeur de la Maison de la Culture de Grenoble et en 1986 co-directeur du TNP de Villeurbanne. Il monte alternativement des auteurs contemporains et classiques, en France et à l’étranger. De 1996 à 2007, il est directeur de l’Odéon – Théâtre de l’Europe.
En novembre 2007, il crée sa compagnie LG théâtre. Parmi ses dernières mises en scène figurent Cyrano de Bergerac (2013) avec Patrick Pineau dans le rôle-titre, Te craindre en ton absence de Marie NDiaye avec l’Ensemble Intercontemporain, Vu du Pont d’Arthur Miller, en catalan puis en castillan, en tournée en Espagne, ou Le Rosaire des voluptés épineuses de Stanislas Rodanski. En janvier 2017, il retrouve l’Odéon pour la création d’Hôtel Feydeau, montage des pièces courtes de Georges Feydeau. Il retrouve Ariel Garcia-Valdes en « Richard III » pour une reprise de La Rose et la Hache (Carmelo Bene d’après Shakespeare) partout en France. Il met en scène Faust à l’Opéra des Nations à Genève en janvier 2018, puis l’Orestie d’Eschyle en juin 2019, avec Anne Alvaro et Pascal Rénéric. En octobre 2021 il créait Le Roi Lear avec Jacques Weber.
On le retrouvait au Printemps des comédiens en juin 2022 avec Phèdre de Sénèque et en juin 2023 avec la création du Rapport pour une académie de Kafka, seul en scène avec Manuel Le Lièvre.
Crédit photo : David Ruano
• Représentations •
VENDREDI 31 mai
20h
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MERCREDI 5 juin
20h
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SAMEDI 8 juin
14h
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MERCREDI 12 juin
20h
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SAMEDI 15 juin
14h