MONTPELLIER DANSE 2023

Interprète phare du Tanztheater Wuppertal créé par Pina Bausch, Nazareth Panadero est tout à la fois cette danseuse fougueuse, entière, et cette voix, unique, roque. L’Espagnole n’a pas son pareil pour passer d’un registre à l’autre. Elle a traversé trente ans de créations avec Pina Bausch. « Nous avons donc appris de Pina au fil des ans. Et il y a toujours une raison de danser. Au moins une » dit la Madrilène. Nazareth Pandero, dès lors, le prouve : la soliste devenue chorégraphe présente à Montpellier Vive y deja vivir, composé de deux pièces : Two Die For et Mañana temprano. À propos de Two Die For, Nazareth résume ainsi son propos :
« Ce que je fais a du sens pour moi. Si cela a le moindre sens pour ceux qui nous regardent, alors cela signifie que notre duo parle d’une vérité qui n’est pas seulement la mienne ». À ses côtés, nous retrouvons Michael Strecker, autre talent venu du Tanztheater Wuppertal. « Nous commençons Two Die For avec un sentiment indescriptible et le besoin d’élaborer quelque chose pour lequel il n’y a plus de mots » clame Nazareth Panadero ; « Nous faisons ce qui nous touche. Si on l’explique, on le perd ». Reflet de ce que l‘un et l’autre étaient à l’époque, Two Die For est, à sa façon, une douce trahison du temps qui passe. Ponctué d’un entracte filmé, la soirée rebondit avec Mañana temprano. On retrouve en scène l’inventivité de la danse théâtre, l’émotion d’un pas de deux, la complicité de deux immenses interprètes. « Un dialogue ouvert entre le passé, le présent et l’avenir ».
Philippe Noisette

Une soirée imaginée par Adolphe Binder, Nazareth Panadero, Michael Strecker et Meritxell Aumedes
• Two Die For (2019 / 2022)
Conçu et réalisé par : Nazareth Panadero, Michael Strecker
 / Musique : Max Richter, Ryuichi Sakamoto, Mohammad Reza Mortazavi, Ólafur Arnalds, Walter Schumann, violoniste ukrainien du métro de Paris
 / Avec Nazareth Panadero, Michael Strecker / Lumière : Lutz Deppe
• Intermezzo
Court-métrage de Meritxell Aumedes
 / Avec Nazareth Panadero, Michael Strecker / Musique : Richard Wagner
• Mañana temprano
Conçu et réalisé par : Nazareth Panadero, Adolphe Binder, Michael Strecker, Meritxell Aumedes
 / Artiste vidéo : Meritxell Aumedes / Lumière : Lutz Deppe / Musique : Nils Frahm, Ólafur Arnalds,
Joep Bevin
 / Avec Nazareth Panadero, Michael Strecker / Photographie : Pablo Llorente, Danilo Moroni, Juan Carlos Toledo
Crédit photo : Mañana temprano © Danilo Moroni & Juan Carlos Toledo

Remarquable à la fois par sa graphie, sa sonorité et sa force signifiante, ALGERIA ALEGRIA, titre de la nouvelle création de David Wampach, frappe comme une évidence. S’y inscrit d’abord l’empreinte de ce pays, l’Algérie, auquel le chorégraphe est rattaché de par ses origines. Loin du projet autobiographique, il préfère aller creuser dans l’inconnu, se nourrir de rencontres et de recherches sur des rituels de danse au Maghreb. Simple postulat de départ, l’Algérie l’amène à tendre vers un horizon beaucoup
plus large au présent, le duo étant interprété avec la chanteuse et performeuse Dalila Khatir, proche collaboratrice depuis plusieurs années. Au plateau se développe ainsi un échange entre elle et lui, entre et avec leurs deux corps différents tout en partageant des origines algériennes.
Très vivants et joyeux, d’une tonique inventivité, ils s’expriment avant tout à travers leurs états de corps, mais par leurs voix qui surgissent parfois, se mêlant à un flux musical obsédant. De ce drôle de cérémonial
païen, ludique autant que fiévreux, émane une joie (« alegria » en espagnol) de plus en plus intense,
qui se communique imparablement au public.
Jérôme Provençal

Association Achles
 / Chorégraphie et costumes : David Wampach
 / Chant et danse : Dalila Khatir et David Wampach
 / Conseils artistiques : Magda Kachouche et Tamar Shelef
 / Lumière : Samuel Dosière
 / Son : Jordan Dixneuf
 / Régie son : Yvan Le Bleu
 / Régie lumière : Dorothée Dubus / 
Confection costumes : Marion Duvinage, Eli del Oro
 / Remerciements : Régis Badel, Nadim Bahsoun, Foxie 2000, Salladhyn Khatir, Mustapha Lakhdari, Zoé Lenglare, Rachel Garcia, Pierre Mourles et Silvia Romanelli.
Crédit photo : Laurent Paillier