Promotion 2024 / Ensad Montpellier
Les Cartes Blanches sont des projets écrits, mis en scène et joués par les étudiante.s de la promotion 2024.
DANS L’ENTRE LES CHOSES
Léopold BERTHEAU & Juliette JEANMOUGIN
Oula… Je flotte
Au milieu d’un chaos
Je rêve ?
Des images et des sons
Je ne sais ni pourquoi ni comment
Noir.
Je suis dans une boîte noire
Dans le noir
Je ne suis pas tout seul
Et la voix de Rimbaud qui me souffle « Je est un autre »
Oui, « je » n’est pas seul
Diffracté
Je me suis émietté
Quatre voix
Coincées entre deux mondes
Je suis-
Non.
Je
Peux être ?
Re-convoquer
Non, recomposer
Les souvenirs, les sens, la conscience
Des bruits autour de moi
Qui sont-ils ?
Pourquoi suis-je là ?
SOFIA
Célia FARENC & Nicolas MARES
« Vacía. Vide de toute langue. Tu peux encore toutes les recevoir. Sofia. La même origine que le verbe saber. Savoir. Sofia, saber. Quand le mot saber a traversé la frontière, il renverse le b, le b devient p, saber vient de sapere, sapere vient de sophos. Sophos donne Sophia : celle qui sait. La que tiene sabiduría. Le latin engendre saber, Sofia émane du grec. La mer entre nous deux. Mais le même sens. Il y a une mer entre les gens, Sofia. Tu dois apprendre à naviguer. Connaître les vents. Savoir lire les étoiles. Sinon tu sombres. Sofia, saber. Répète. Sofia, saber. Sofia, saber. »
Le Hangar Théâtre est partenaire du 43ème festival Montpellier Danse et accueillera deux spectacles, les samedi 24, dimanche 25, mardi 27 et mercredi 28 juin 2023, à 18h.
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Le Hangar Théâtre accueille la 38ème édition de La Comédie du Livre - Dix jours en mai, les vendredi 12 mai et dimanche 14 mai 2023.
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PEAU D’ÂNE – La fête est finie
Variante contemporaine du conte de Charles Perrault, la pièce hybridée entre réel et fiction nous invite à entrer dans une maison et une famille modèle, à voir et à entendre ce qui s’y trame, parfois dans le plus grand des silences. Puis, à prendre la route, les chemins de traverses, pour inventer une histoire que l’on aimerait habiter. Une histoire où les enfants sortent résolument du silence et s’allient pour faire advenir de nouveaux récits, solaires et tendres, des récits qui réparent et rendent justice.
La pièce, grande forme familiale à voir à partir de 10 ans, sera interprétée par 6 « acteurices » au plateau.
Elle est co-signée par la metteuse en scène Hélène Soulié et l’autrice Marie Dilasser, qui inventent ensemble une écriture bicéphale où le texte et le plateau font corps, et auscultent ici les possibilités nouvelles de récits qu’offre un réel dynamité par une fiction, ou une fiction dynamitée par un réel.
La pièce sera créée le 12 octobre 2023 au Théâtre Jean Vilar à Montpellier, en partenariat avec le Domaine d’Ô.
DINOSAURE
Il y avait une fois Muriel (à moins que ça ne soit Michel ?), un enfant disons, du genre qui joue au ballon, qui peut passer la clé de douze si besoin, qui se trouva un jour sur un mur sans plus de parents et avec un trou au genou.
Pourquoi elle se trouvait dans cette situation, l’enfant ? C’est une histoire pénible et troublante, mais le plus troublant, c’est ce qui se passe après, à savoir ce qui se passe quand elle descend de ce mur et qu’elle atterrit au beau milieu d’une partie de jeu bloquée, où des oies immobiles passent leur tour.
Du fait de cette préoccupante situation, Michel, Mumu (ça dépend), s’élance à travers les cases d’un jeu de l’oie imprévisible et fou pour tacher de décoincer la partie, c’est comme ça que se poursuit l’histoire.
La suite, c’est comment est-ce que l’enfant Mu (on dit Mu, c’est mieux comme ça) parviendra à trouver le jardin secret, la sortie, certaines réponses à certaines questions, et pourra recommencer à jouer à la marelle, au ballon, avec un dinosaure même, et se trouer le collant genou, sans plus que ça fasse toute une histoire (cette fois).
Sans concession ni à la méchanceté, ni à la bêtise, ni à l’imprévisible, Dinosaure est une quête d’identité qu’on veut trouver tout.e seul.e, comme un hymne tonitruant à celles et ceux qui dépassent des bords, et passent au travers des cases du jeu de l’oie comme de celui de l’Homme.
La Cie Paradisiaque poursuit son projet de recherche et de création artistique avec un nouveau projet d’écriture originale pour le théâtre et la danse contemporaine. Après avoir interrogé l’Autre dans Puisette & Fragile, l’équipe artistique se penche avec Dinosaure sur le questionnement de l’identité et de la norme, à travers l’odyssée de Mu.
SUPER
Une femme sort du supermarché. Il est 20h. Les bras chargés de sacs de courses, les portes se referment derrière elle, elle est la dernière cliente. La musique diffusée dans les hauts parleurs extérieurs résonnent sur le parking vide. Aucune trace de sa voiture. Elle est pourtant venue avec au Super, elle en est sûre. Que s’est-il passé ? Elle tente de reconstituer son arrivée, de se remémorer le chemin qui l’a menée jusqu’ici. Mais c’est le néant. Impossible également de retrouver la route pour rentrer chez elle. Alors elle attend. Elle attend sur ce parking vide que la mémoire revienne, que l’espace se remplisse de nouveau dans sa tête. Elle s’assied sur une borne en béton sous le réverbère métallique et grignote un paquet de chips qu’elle vient d’acheter au supermarché. Là, dans la profondeur de la nuit, des souvenirs morcelés refont surface, mais pas forcément ceux auxquels elle s’attendait.
ELAZEN
À la suite d’un burn-out qui l’a laissé exsangue, un homme, Alexis, game designer de jeux vidéo, arrive à Elazen, un centre de retraite thérapeutique pour tenter de se reconstruire.
Là-bas, il va suivre une thérapie nouvelle nommée « Transcommunication Instrumentale ou décantation par le double ». Il s’agira pour Alexis d’invoquer Ivanov, son double imaginaire, traversé par les mêmes problématiques que lui, pour pouvoir débuter une seconde vie, libérée des épreuves de la première.
Mais pour cela, il faudra accepter de faire confiance à une thérapeute au regard de chouette et à sa machine hors protocole et considérer la réalité comme mouvante dans ce lieu où le temps s’écoule étrangement.
Extrait
Alors pardon. Si on peut arrêter. Le terme « flux » tout ça… j’y arrive plus. Ça me
passe partout. Voyez. J’ai des frissons. Je suis foutu si rien qu’un mot ça me fait pleurer. On peut vivre de rien ? Juste. Je reste là, dans cette chambre, je regarde les pins, la rivière, je mange peu, je ne dis rien ou pas grand chose, je n’embête personne. Mais je ne suis plus dans le flux.